Bibliothèque

Merci de ne pas faire de bruit et de rendre les livres empruntés en bonne et due forme.

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Couloir après couloir, je fus arrivée à la bibliothèque. C'était un bel endroit. Vraiment. Hormis la décoration, les fenêtres donnaient une magnifique vue sur l'ile et la mer. Je parcourais les étagères, passant le bout des doigts sur la tranche des livres. Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre en y repensant bien. Peut être que ça pourrait me sauver. Je m'assis sur une chaise et regardai par la fenêtre. Dehors, c'était ensoleillé. Il devait faire chaud. Je voulus sortir mon carnet par réflexe mais je ne l'avais pas. Pfiou ! Regardant par la fenêtre, je repensais à tout ce qui se passait depuis un bon bout de temps. C'était le bordel, un beau bordel. Je me repassais dans la tête la scène précédente.

En fait, ce qui me marquais le plus, ce n'était pas l'accès de colère de Julian mais la distance posée avec Dante Mc Cry & compagnie. Comment en un an tout était venu si vite ? Comment j'avais fait pour devenir ce que je suis devenu ? Comment j'ai fait pour accepter de venir ici sous les ordres d'un gouvernement ? La réponse paraissait pourtant plus qu'évidente. Comment aurais je pu encaisser deux chocs mentaux sans devenir une dérangé mentale ?
Sur ces pensées, je me levai et ouvris une fenêtre. Je passais ma tête à l'extérieur voyant ainsi les actions qui se déroulaient en dessous. Mais qu'es ce que je racontais ? J'étais vraiment une dégénérée mentale en pouvant paraître forte et par le même coup insensible. Était ce ma faute après tout si on m'a élevée comme ça ? En réalité, je crois que je déteste me ressembler.

Vite fait, mal fait; je me ressaisis. Je vis des feuilles blanches trainant sur un bureau. Celui de la bibliorhequaire sans doute ! J'en pris deux et un stylo et commença à écrire.

"Crise de nerfs numéro une"

Au lieu de commencer à rédiger le dossier sur Shima pour l'Angleterre, Julian rempli la feuille. Ou la sali, tout dépend du point de vu. J'avais l'impression qu'il me reprochait tout les défauts du monde mais lui : s'était il regardé ? À crier tout naturellement je vais t'enculer et te laisser pour mort dans un hall bondé et pas assumer... Oui, on appeler ça de cette manière. Pas savoir assumer car Bon Dieu, que s'est-il donc passé cette nuit là ? Même si j'avais tiré un trait sur cette histoire, savoir ce qui s'était passé restait un élément important pour moi. Lassée, je me replaça à la fenêtre la feuille à la main. Je la pliai en quatre et la rangeai dans la veste. La tête en dehors, je me détachait les cheveux me laissant ainsi profiter convenablement de l'air frais, observant attentivement ce qu'il se passait en dessous de moi. Il faisaity tellement bon vivre dans cette pièce. Je me laissais porter par cet air agréable, attendant que l'envie de voir ailuers me prenne...

C'était un hasard. Oui. Un hasard total. La bibliothèque avait toujours par excellence, le lieu le moins fréquenté de House par le passé, avec les Lieux dits interdits. C'est sûrement cela qui poussa la chaman à y entrer sans gêne, sans faire attention au bruit, ni à une éventuelle présence en ces lieux. La porte grinçante se referma derrière elle alors qu'une main passait sur son kimono rouge. Sans attendre une autorisation quelconque pour entrer dans l'endroit, à la vue de l'absence de la bibliothécaire, la jeune femme avança calmement vers les rayons remplis d'ouvrages tout aussi complexes qu'inutiles pour elle. Alors qu'elle passait près d'une énième étagère, elle s'arrêta en apercevant une jeune femme appuyée à une fenêtre ouverte, qui semblait prendre l'air. Ses deux yeux noirs la détaillèrent de haut en bas comme un alien. Qu'est-ce qu'elle pouvait détester les gens. Sakuya la fixa quelques instants avant de passer à côté d'elle, comme si de rien n'était. Enfin comme si de rien n'était est un bien grand mot. Non, en passant à côté d'elle, elle en profita pour passer sa main sur les livres du rayon, les tirant volontairement pour les envoyer valser au sol. Et je n'ai nullement l'intention de ranger. Après être enfin sorti du rayon en laissant toute une flopée de livres au sol derrière elle, elle se retourna vers la jeune femme, d'un regard presque toisant, et un sourire hautain s'installa sur ses lèvres.

« ... Touriste. »

Provoquer les gens, elle adorait ça. Les voir se pavaner devant elle comme si de rien n'était, ça la rendait folle, mais elle n'avait encore fait aucuns dégâts dans l'Institution, il fallait bien commencer quelque part. Elle aurait pu en rajouter une couche en lui ordonnant de ramasser les livres même si ce n'était pas elle la responsable de leur déchéance au sol, mais ... Pour une fois, elle préférait y aller doucement, comme s'il s'agissait d'un jeu auquel elle prenait goût lentement mais sûrement. Voyons voir comment tu réagis ... Pauvre créature ...

Je regardais tranquillement ce qui se passait en dessous de moi quand j'entendis le sports claquer. A l'évidence quelqu'un venait d'entrer. Je n'y prêtai pas attention et continuait de rêvasser par la fenêtre. Je sentis la personne me frôler puis un bruit retenti. Je me retournai légèrement voyant ainsi la personne qui s'avérait être une femme. Je vis aussi un nombre certains de livres étalés par terre. Sérieux ! Il y a des gens doués sur cette planète ! Je me remis à rêvasser. Une voix me tira de mes pensées.

« ... Touriste. »

Enfin, c'est que je crus entendre mais je n'en était pas sûre. Soupirant, je me retournai, m'accoudant au rebord de la fenêtre. J'en profitai pour détailler la personne. Habillée de vêtements traditionnels japonais, le tout relevé par la noirceur de ses traits, de sa chevelure et de ses yeux, elle me toisait d'un air supérieur. Décidément, on jouait dans le même domaine. Je soupirai un bon coup regardant les livres par terre. Elle attendait quoi là ? Que je les ramasse ? Pff ! Je la regardai en lui rendant les regards qu'elle m'avait jetés. Je me sentais lasse. Je m'agenouillai pour lire les titres qu'elle avait balancés par terre sans le moindre sentiment. Rien d'intéressant à mes yeux, ils pouvaient rester là où ils étaient. Je me relevai et retournai à ma place. Ça me faisait du bien de rêvasser un peu, sans que personne ne vienne. intervenir. Une question me traversa ensuite. Pourquoi avait-elle fait ça ? Une crise de nerfs sans doute. Elle a dû essuyer un échec ou quelque chose du genre juste avant.

<< Venez, ça vous fera du bien je pense de regarder ailleurs que cet endroit enfermé. De plus, le ciel est magnifique. >> lui dis je en regardant le ciel, qui à vrai dire avait tout ce qu'on ne peut plus banal !

Dommage.
Elle s'attendait à une réaction impulsive, presque dangereuse, tout ce qu'elle avait obtenu, c'était un charge de regard soutenu par une prétention qu'elle n'arrivait pas à diriger. Comment les gens ont le courage de se croire au dessus de moi, y en a qu'ont du courage. Elle n'aimait pas son regard, elle avait beau ne voir dans les souvenirs des gens qu'en les touchant, elle avait vu, en soutenant son regard, qu'elle n'avait pas l'air d'être quelqu'un de dangereux. Juste quelqu'un de normal, peut-être même trop. Ça cachait inexorablement quelque chose, du moins pour elle. Lorsque celle-ci daigna s'agenouiller, Sakuya crut presque avoir en face d'elle un futur esclave potentiel, mais il n'en fut rien. Son geste n'avait eu pour but que de vaguement regarder le titre des ouvrages, sans pour autant les ramasser. Que c'est ... décevant. Ses yeux se plissèrent lentement sans lâcher le demoiselle d'un regard froid, passant une main dans ses longs cheveux ébènes, elle s'approcha d'un autre rayon.

« Le ciel et moi, ça fait deux. La lumière aussi. »

Sans attendre de réponse, elle posa une main sur une étagère, la fixa quelques instants avant de renverser celle-ci. Certains pourraient dire qu'il s'agira là d'une maladresse qu'elle aurait préféré éviter mais il n'en était rien. Elle l'avait voulu. Après tout, je ne suis pas venue ici pour être gentille, que ce soit avec le monde ou avec le reste alors à quoi bon ... La grande étagère se fracassa contre une autre , une autre puis encore une autre. C'était un magnifique effet domino qui avait un but. Les étagères se renversant les unes sur les autres, la dernière qui était non loin de la demoiselle à la fenêtre, allait finir par l'écraser. Tout se passa si vite. Il y eût un grincement puis plus rien. La dernière étagère n'était pas tombée comme prévu sur sa cible. Grognant légèrement, elle s'avança vers celle-ci, réalisant que le mur l'avait arrêtée dans sa chute. Quelques centimètres de plus et la demoiselle aurait fini écrasé en dessous.

« ... Dommage. »

(Alors Sakuya, tu n'es ni adhérente, ni membre du personnel, ni de la garde, tu n'as pas le droit d'être à l'institution alors arrangez vous comme vous voulez pas... il faut que tu disparaisses xD)

[Moi qui croyait que Dante Mc Cry venai me sauver x')]

« Le ciel et moi, ça fait deux. La lumière aussi. »

Cette phrase ne m'interloqua pas plus que ça au début. Je n'y prêtai même pas attention. Puis, un bruit. Léger. Un autre bruit. Et puis une succession de bruits. Tout plus détonants les uns que les autres ! Je me retournai. Je ne vis qu'une étagère tomber sur moi. Instinctivement, je mis mes bras devant ma tête. Qu'allait-il se passer ? Qui était cette fille ? Était-elle complètement folle ? Ce qui était sûr c'est qu'elle ne paraissait pas humaine. Je ne sais pas ce qui se passa à cet instant mais par chance, l'étagère ne tomba pas sur moi. Mais les livres dessus tombèrent un à un. Je serra les poings.
Des images défilèrent dans ma tête pour une raison que j'ignore. Des cris et cette journée interminable et insensible du 20 avril. Ce dans quoi on m'avait baigné pendant toute ma vie resurgissait à cet instant précis : la haine de ce qui ne sont pas comme nous. Non, j'allais trop loin. Ce n'est ce que je ressentais. Tout simplement je ne comprenais pas. Pourquoi me faisait-elle ça ? Voulait-elle s'amuser avec moi comme avec un jouet ? Sur cette pensée, un énorme fou rire me prit. Je ne pouvais plus m'arrêter. Je portai ma main à la bouche. Ca faisait longtemps que je n'avais pas ri tiens. Bizarre de rire dans un moment comme ça. Je me relevai tant bien que mal dans tout ce bazar. En me relevant, j'ignorai totalement le fille comme si elle n'existait plus dans ce bazar. Je passa ma main sur ma robe et mon veston pour repasser tout ça. La meilleure vengeance; c'est l'ignorance... Je me frayai un chemin dans tout ce chaos et arrivai à hauteur de la porte. Je soupirai un bon coup. Oui, ce que je faisais était lâche. Mais l'ignorance est la meilleure vengeance. J'ouvris les portes. Une fois à l'extérieur les portes ouvertes, je jetai un regard amical à cette femme.

<< Ça serait dommage de vous ruiner la santé à essayer de me blesser. Je suis sûre que vous méritez beaucoup mieux que ça. Sur ce, bonne journée >>

Je fermai bien les portes derrière moi et commençai à m'aventurer je ne sais où.

[ Je m'occupe de ça. ]

Gareki avait quitté le hall d'entrée afin de faire une petite ronde et ainsi, connaitre d'avantage les lieux qu'il y avait ici mais n'étant pas avec un plan du bâtiment, il ne savait pas vraiment ou il mettait les pieds et du coup, se perdait plus qu'autre chose à chaque tournant de couloir. Cependant, ça restait tout de même une des meilleures manière de se repérer par la suite qu'au lieu de se fier à une simple carte. L'instinct animal si on pouvait dire ça ainsi, mais cela restait tout de même un therme encore bien bestial pour être emploié pour quelqu'un comme lui qui avait une bonne conscience des choses.

Il s'arrêta en entendant des portes s'ouvrirent et se retourna pour constater qu'il venait de dépasser une salle. Une jeune femme venait de sortir comme si de rien n'était alors que, d'après ce que lui indiquait les vibrement de la terre dans la pièce, il y avait encore quelqu'un. Silencieusement, il alla vers la porte de la salle pour constater que celle-ci était la bibliothèque. Un lieu qui devrait être calme en soi et au vu du silence qu'il percevait, cela restait toujours un lieu bien calme. Il se permit de prendre la poignée de la porte histoire d'y jeter un rapide coup d'oeil, mais lorsqu'il constata l'état de la pièce, il ne pu s'empêcher de pencher la tête sur le côté.

- Eh bien, il y a du rangement à faire...

Son regard dévisagea les étagères aligné dans un sens précis qui laissant place à l'image d'un domino qu'un enfant aurait crée pour ensuite, faire tout tomber. C'était visiblement un acte délibéré et Gareki ne prit pas la peine de suivre la fille qui était sortit de la pièce car il y avait encore quelqu'un ici. Il pouvait percevoir les bâtements de son coeur grâce au pouvoir de la terre et il ne perdit pas de temps pour aller marcher entre les étagères renversées. Il s'arrêta en voyant le dos d'une jeune femme non loin de lui, livres éparpiller un peu partout, il se moqua un peu d'en écraser deux ou trois. C'était étrange, son apparence lui rappella quelqu'un avec ses long cheveux noir de jais. Main recouvert par des gants en poche, il ne perdit pas son temps:

- Je peux savoir ce qu'il s'est passé ici ? Vous êtes une adhérente ? Tournez-vous et montrez-moi vos papiés.

Après que quelques livres lui soient tombés dessus, Sakuya soupira, réalisant cet échec cuisant. L'étagère grinçante déversait sa poussière dans les environs et laissa la jeune femme éternuer quelques fois. Qu'est-ce qu'elle pouvait détester la poussière qui plus est. Soudain, elle entendit un rire, d'abord calme, il persista au point de devenir bruyant et effrayant. Elle recula, stoïquement, et fixait d'un oeil peu confiant la demoiselle prise d'un fou rire plus que ... dérangeant. Enfin, au bout de quelques secondes, lorsque celui-ci se termina, c'est comme une princesse qu'elle daigna sortir de la pièce, d'un air presque aussi hautain que la chaman aurait pu lui soutenir quelques minutes auparavant. Serrant son poing, gonflée soudainement par une colère étrange et subtilement motivante, elle voulut faire demi-tour pour la rattraper, lui choper le cou comme un véritable démon et lui arracher les cheveux un par un ; ou pire encore, user de son pouvoir avec toute la grâce cruelle dont elle faisait preuve. Et puis, elle se résigna. Pour la simple et bonne raison que des pas vinrent à elle, comme si dehors, on faisait la queue pour entrer dans la pièce limite. Restant parfaitement immobile, elle patienta tranquillement que la prochaine victime entre par elle même, sinon, ce n'était pas marrant. A l'entente de la voix qui venait de résonner dans l'endroit, elle eût un frisson.

Cette voix lui semblait si familière, si douce ... Attendant calmement la venue de cette fameuse personne dans la même rayon, elle se prenait d'une étrange nostalgie à se remémorer House, ce qu'elle y avait vécu là-bas. Elle sentit alors la présence de ce qu'elle savait être un jeune homme juste derrière elle. A sa demande, elle ne put s'empêcher de pouffer un petit rire. C'est vrai, je n'ai rien à faire là. Absolument rien. L'ennui l'avait guidé à l'intérieur de l'enceinte, sans raison particulière, c'était tout. Tout ce qu'elle trouva à faire, c'est de se retourner brusquement, en annonçant d'une voix peu chaleureuse :

« Qu'est-ce que ça peut vo- ... »

En se retournant, elle avait définitivement perdu ses mots. Non ... Impossible ... Sa bouche s'était entrouverte sans pour autant laisser de son en sortir. C'était une sensation étrange qui parcourait son esprit ; elle était tout bêtement choquée. Elle qui avait tant souhaité le revoir en venant, elle qui avait ragé d'une colère abominable lorsqu'ils avaient du se séparer, elle qui avait continué de l'aimer sans savoir si elle le reverrait un jour. Son visage ne laissait traverser qu'une surprise réconfortante à laquelle se joignait une joie dissimulée derrière une froideur qui n'avait jamais disparu. Elle avait eu si peur pendant la guerre, par pour elle, mais pour lui. Peur que comme beaucoup, il n'y survive pas. Bien sûr, elle s'était préparé à tout : apprendre sa mort par exemple. Mais elle ne l'aurait pas supporté. S'avançant jusqu'à lui, elle fixa ses grands yeux dans lesquels elle s'était perdue nombre de fois, n'arrivant pas à joindre les gestes aux paroles. Elle ne put que poser ses deux mains sur son torse en s'accrochant comme une gamine ses vêtements. Ses yeux se teintaient d'un reflet qui annonçaient des larmes qui ne sortaient désespérément pas.

« Dis moi que c'est toi ... Mon Dieu ... »

Qu'est-ce que ça peut vo- ...

Des paroles qui fendirent l'air, comme dans le passée et qui se perdirent par la suite. Gareki resta muet en reconnaissant le visage qui encadrait les long cheveux ébène qui lui tournaient le dos il y avait quelques minutes. C'était prèsque comme si il était prit d'un mirage alors que ce dernier était tout, sauf un mensonge crée par le cerveau. Elle était là et semblait tout aussi surprise que lui bien que sa seule réaction fut d'entrouvrire comme un idiot la bouche. Pourtant, il aurait du s'en douter; elle portait un kimono sombre tout comme ses cheveux et ses yeux. Bien sur, en matière de savoir se défouler, il n'y aurait peut-être jamais pire qu'elle mais bon, là, c'était autre chose... Gareki la regarda s'approcher de lui silencieusement, une sensation nostalgique au niveau de la poitrine qui lui disait de se rapprocher lui aussi. Chose qu'il fit bien que ce ne fut que quelque pas avant que la jeune femme n'attape d'une bonne poigne le pull du chef de la garde.

« Dis moi que c'est toi ... Mon Dieu ... »

Gareki ne dit rien, il afficha une mine légèrement surprise derrière son air habituellement impassible en constatant ce qu'on pouvait laisser à supposer être des larmes dans les yeux de la jeune femme qui n'était visiblement rien d'autre que sa bien-aimée, la seule et l'unique en son genre. Elle avait encore ses habitudes d'agir comme une enfant qui ignorait bien des choses sur la vie et le jeune homme aux cheveux noir de jais voulu passer sa main sur le visage de Sakuya, mais il se rappella du pouvoir de celle-ci et se contenta donc de la serrer dans le creux de ses bras de manière bien possessive. Il se rendait compte à quel point elle venait de lui manquer et cela semblait être réciproque de toute évidence. Retirant l'un de ses gants, Gareki passa sa main dans les cheveux noir de Sakuya comme si c'était la première fois qu'il les touchait.

- Tu ne rêves pas, c'est bien moi...

Gareki ne pouvait s'empêcher d'être émue malgré le fait qu'il le cahait et le montrait tout de même un peu dans sa voix qui tremblait. Bien sur, il ne se permettrait pas de verser une larme étant donné que pour lui, ce n'était pas vraiment acceptable. Cependant, il était à l'heure actuelle vraiment heureux comme jamais il ne l'avait été durant les trois années qui se sont écoulées, le séparant d'elle.

- Tu m'as manqué à en mourir.

Dans le cas présent, elle n'était pas la seule à être surprise, le jeune homme aussi semblait tout aussi choqué qu'elle. Peut-être par ce laps de temps qui s'était écoulé et durant lequel elle ne l'avait pas vu, elle hésitait dans chacun de ses gestes. Ça lui semblait si irréel de le revoir après tout ce temps, comme un rêve qui finissait par se réaliser. Il ne se passa que quelques secondes avant qu'il ne la prit dans ses bras, et qu'elle ne fit de même dans l'instant suivant. Ses bras, sa chaleur, elle en avait souvent rêvé, ne serait-ce que l'espace d'un instant, pour le voir. Une de ses mains vînt se loger dans ses cheveux ébènes, lui procurant un frisson réconfortant. C'est bien toi ... Le faible tremblement qu'elle avait pu entendre dans sa voix trahissait la même émotion qu'elle ressentait à ce moment-là, celle d'une joie transcendée par la surprise. Elle ne pouvait s'empêcher de resserrer son étreinte sur lui, comme s'il allait s'évaporer d'un instant à l'autre. Les mots ne sortaient pas aussi bien que les gestes, à son grand regret. Tu m'as tellement manqué, tellement ... Elle ne put retenir une larme de rouler sur sa joue alors qu'elle enfouit son visage dans le creux de son cou. Maudite émotion. Je vous déteste toutes autant que vous m'accablez. Reprenant doucement sa respiration sans le lâcher, elle resserra un peu plus son emprise sur autour de lui.

« Tu n'as pas d'idée du nombre de fois ... Auxquelles j'ai pensé que cette guerre t'emportait. »

annonçait-elle d'une voix tremblante.

Pendant ces trois années, elle n'avait cessé de penser à ça. Toujours et encore. A quoi pouvait-elle penser d'autre ? Pas grand chose. Ces trois années avaient été les plus longues de toute son existence, ça, elle s'en rappellerait encore pendant longtemps. Décollant son visage pour le relever, elle le fixa, avec un rare sourire dessiner sur son visage pâle. Si elle n'avait pas l'habitude de sourire, pour une fois, elle en faisait un parfaitement naturel. Comment cacher à l'être qu'on aime qu'il nous a manqué ? Sakuya se savait toujours incompétente, mais avait tâché de s'améliorer entre temps. Et pour l'instant, elle savait qu'elle s'était améliorée sur un grand point, plus qu'énorme à l'heure qu'il était. Elle le lâcha d'une de ses mains pour la lui montrer avec une certaine assurance.

« Reste calme et regarde. »

Doucement, elle posa cette main sur la joue de Gareki, la caressant calmement en affichant un sourire satisfait. Il y a trois ans, elle n'aurait jamais été capable de faire ce genre de chose ; mais le passé lui a donné raison du présent : avec un entraînement acharné, elle avait réussi à rendre son pouvoir moins bancal. Moins, oui. Parfois, son contrôler lui échappait encore malgré sa concentration qui avait doublé.

« Tu n'as pas d'idée du nombre de fois ... Auxquelles j'ai pensé que cette guerre t'emportait. »

La guerre et les angoisses qu'elle apportait, c'était quelque chose que tout le monde pouvait s'imaginer maintenant. Le sentiment de croire qu'on perderait tout ceux que l'on chérie, c'était quelque chose qu'à présent il comprenait que trop bien par rapport à avant ou il ne pouvait que se contenter d'imaginer la peine que cela infligeait. Sentir l'emprise de la chaman se resserrer le rendit bien plus heureux qu'il ne le penssa mais c'était justement du au fait qu'il pensait ne jamais la revoir depuis. Ses long cheveux noirs de jais, il avait l'impression de les toucher comme si c'était la première fois, bien qu'il ai cette sensation nostalgique de savoir déjà qu'ils seraient lisse et soyeux rien qu'en les regardant. C'était un peu comme si il vivait dans un de ses nombreux rêves ou il s'imaginait la retrouver sauf que à la différence, c'était bien réelle et il était inutile d'aller jusqu'à se pincer la joue pour en être certain.

Gareki avait beau être un adulte, il aurait aimé garder éternellement Sakuya dans le creux de ses bras pour ne plus à avoir peur de ne plus la revoir avant des années, peu importait que se soit une pensées égoïste ou non. Voir le sourire qui se forma sur le visage de sa bien-aimée lui arraché des rougissement au niveau des joues. Il ne se souvenait pas de l'avoir vu sourire d'antan en sa présence tant elle était borné de vouloir ne pas sortir du au fait qu'elle ne supportait pas les autres. Ou alors il avait oublié à cause des années qui se sont écoulées mais là encore, c'était très peu probable. Il resta silencieux en voyant la chaman lui montrer sa main, le laissant assez perplexe car il connaissait le pouvoir de la jeune femme.

« Reste calme et regarde. »

Rester calme était sa spécialitée malheureusement et il ne se souvenait pas avoir eut une seule fois peur du pouvoir de la chaman. A l'inverse, le fait de ne pas pouvoir la toucher par le passée lui était assez déplaisant. Gareki resta silencieux lorsque la main de Sakuya venu se poser sur sa joue. Sa seule pensée fut que sa main était agréablement douce, il ne semblait pas réellement se soucier du fait que le pouvoir de Sakuya ne lui avait rien fait. Enfin, sur le coup, il n'eut pas réaction jusuq'à ce qu'il ne s'en rende vraiment compte pour regarder sa bien-aimée, les yeux légèrement écarquillés. Comment ne pas être surpris aussi ? Par le passé, Sakuya devait dépendre du pouvoir du jeune homme pour pouvoir être " toucher " et encore, ce n'était pas vraiment être toucher. Il ne savait pas trop si il pouvait la toucher lui aussi et finit par ne rien faire car il ignorait si il pouvait la toucher sans qu'il ne se produise quelque chose, mais il s'en moquait car rien que ce que lui montrait la chaman signifiait qu'elle avait finit par essayer de manipuler sa capacitée alors qu'elle n'arrêtait pas de trouver ça inutile par le passée. Il esquissa un sourire doux sur son visage pour aller poser un baiser sur le font de la jeune chaman.

- La petite chaman que je connaissais s'est beaucoup améliorée pendant ces trois années on dirait, murmura Gareki. Ta peau est vraiment douce, tu sais... ?

Un sourire, c'est tout et rien à la fois. Pour Sakuya, ça n'avait jamais rien représenté quelque chose d'important. Pas une seule fois, elle ne s'était permise de penser qu'un sourire aurait pu faire rougir le jeune homme, encore moins du fait qu'elle ne lui en avait jamais fait. Maintenant qu'elle y pensait, c'est vrai qu'elle ne lui avait jamais sourit, pas parce qu'elle n'avait jamais voulu, mais plus parce que même heureuse, un sourire n'avait jamais sa manière de faire ressentir sa gaieté. Le voir rougir était une sorte de petite victoire, toute autant que sa réaction à cette étrange au sujet de son pouvoir ; après tant d'années, la chaman s'était améliorée, pas au niveau d'être totalement inoffensive, mais juste assez pour pouvoir toucher quelqu'un sans créer de problème bien que par le passé, martyriser quelqu'un grâce à celui-ci ne la dérangeait pas du tout. Bien qu'elle le savait limité au niveau expression faciale, sa surprise n'échappait à personne. Et bizarrement, elle était comblée de voir que cette nouvelle ne le laissait pas indifférent, dans le cas contraire, tous ses efforts auraient été jugé comme vain et donc inutiles au final. Il s'agissait d'une petite victoire pour elle, alors qu'il déposait un baiser sur son front, elle ne put s'empêcher de profiter de ce rapprochement qu'il lui avait manqué.

« Peut-être qu'elle l'a toujours été. Peut-être. »

On ne change pas les bonnes vieilles habitudes. Sakuya n'était pas née pour vivre éternellement dans la modestie, non elle préfère de loin de valoriser encore et toujours, bien que dans l'instant, avec Gareki, ça ne soit qu'à but humoristique. Petite chaman hein ... On verra si je suis si petite que ça. L'espèce de mur qu'ils les bloquaient auparavant n'existait plus : son pouvoir restait encore difficilement contrôlable, mais il n'était plus une gêne. Du moins, pour l'instant. Elle préférait ne pas y penser, parce qu'elle savait pertinemment que se remémorer toutes ces heures d'entraînements ne ferait que lui faire passer un frisson, elle reposait son attention sur son bien aimé. Tout en posant ses mains sur son torse, elle colla sa tête contre lui, restant un moment silencieuse. Parfois les mots ne suffisent pas à exprimer ; les gestes le font mieux.

« C'est étrange de se retrouver ici. Je n'aurais jamais pensé que je te reverrais ... A Shima. »

« Peut-être qu'elle l'a toujours été. Peut-être. »

Oui, peut-être, mais en réalité, tout le monde peut progresser, c'est juste que tout le monde ne s'en rendait pas vraiment compte avant d'avoir essayer, tout comme les adolescents qui se plaigent de ne pas réussir sans prendre la peine d'essayer. Un exemple basique comme tout autre, mais pour Gareki, c'était peut-être l'un des meilleurs exemple qui existe pour Sakuya qui, au fond, n'était pas plus différente qu'une adolescente. Mais sa concidération pour elle devait se fausser maintenant étant donné que trois ans passées depuis leur dernière retrouvaille, de ce fait, il n'avait pas vraiment le droit de la juger comme d'antan. Le chef de la garde ne fit rien en la sentant poser ses mains suivit de sa tête, ou plutôt, il ne voulait rien faire si ce n'était que la laisser faire à partir du moment ou elle ne prendrait pas ça comme une invitation à prendre le contrôle de la situation, trop égoïste à l'heure actuelle pour penser à son travail. Il avait l'impression qu'une partie de lui même était revenue.

« C'est étrange de se retrouver ici. Je n'aurais jamais pensé que je te reverrais ... A Shima. »

Silencieux, Gareki se contentait de caresser les cheveux ébènes de la chaman doucement, évitant de se mêler les doigts dedans pour faire des noeuds quelconque qui pourrait être quelque chose d'irritant par la suite des évènements. Il regarda sa bien aimée sans rien. Il n'y avait pas vraiment quelque chose de surprenant en ce qui concernait Gareki que celui-ci soit à Shima, au vu de sa relation étroite avec Dante McCry, chose qui lui vallu un travail qui sera peut-être encore plus épprouvant qu'avant. La seule qui pouvait vraiment être assez surprenant, se soit qu'elle soit là... ou peut-être pas. Il n'arrivait pas vraiment à savoir ce qui passait par la tête de sa bien aimée par moment bien que pour ce coup-ci, il n'y avait rien à reprocher, bien qu'il ne lui ai jamais rien reproché de sa vie.

- Shima est devenue une île qui donne refuge à beaucoup de personnes comme nous... disons qu'il y avait un certain risque qu'on se retrouve.

Disons surtout qu'il aurait été totalement dépité de ne pas savoir la jeune femme sur Shima, ce qui serait un signe assez peu favorable sur les chances que celle-ci aurait survecu à la guerre. Gareki chercha à chasser cette idée d'ailleurs pendant un bref moment en fermant les yeux, chose bien difficile mais il y arriva tout de même. Regard toujours posé sur sa bien aimée, il s'arrêta de la cajoler pour pouvoir passer ses bras autour d'elle et ainsi l'enlaçer tendrement bien que son visage impassible n'allait pas vraiment avec. Cependant, c'était le geste qui comptait et non pas l'apparence, encore moins si il sagissait de lui. Fermant les yeux, il profitait de ce moment dans un petit silence et songea que cela allait faire bien longtemps qu'il n'avait plus toucher un kimono lorsque sa peau entra en contact avec celui de la chaman. Pensée inutile en soi mais peu importait à ce niveau là. Silencieux, il songea à certaine chose... avant que son pied n'écrase un bouquin par mégard, attirant son attention sur l'état de la pièce.

- Ah... je plains celui qui devrait nettoier le bordel qu'il y a ici et j'espère que ce n'est pas dans les fonctions du chef de garde sinon, je crois que je vais raler sur la personne qui a fait ça...

Son regard roula vers Sakuya comme si elle était la logique même du bordel dans la bibliothèque, bien que se soit plus un regard qui voualit être éclairé sur un point qui l'intriguait car, après tout, ce n'était pas forcement la faute de la chaman même si elle avait ce genre de tendance. Il lui laissait le bénéfice du toute, pour ne pas changer; favoritisme pour sa bien aimée.

Il a raison. Je n'aurais jamais pensé qu'on se retrouverait ici, pourtant je l'espérais plus que tout. Étrange. Tous les êtres dits mystiques avaient été envoyé sur l'Île, et ç'avait été l'argument pour la décider à ne pas broncher quand on l'envoya ici. Plus de chance de le retrouver. Mais tout ceci elle n'y pensait maintenant qu'elle retrouvait entre ses bras, comme si c'était la première fois qu'ils se voyaient en cent ans, elle ne pouvait pas être plus heureuse qu'à cet instant. D'autres personnes comme nous hein ... Intérieurement, ça n'avait fait qu'un petit déclic ; pour elle, plus de personnes, ça voulait bêtement dire plus de cible, plus de créatures faibles et apeurées. Elle plaçait seul Gareki au dessus de tout ça. Mais s'il était ici, ça supposait que d'autres personnes de House se trouvaient ici de même. Elle repensait sans conteste au médecin qui l'avait violemment ramenée à l'infirmerie lorsqu'elle avait tenté de fuir. Cette horrible femme. Et évidemment, Yui. Ah, cette jeune fille qu'elle avait croisé il y a trois ans maintenant. Sûrement sa meilleure adversaire depuis un sacré bout de temps. Bizarrement, la retrouver me ferait presque plaisir. Juste pour mieux la couper en deux.

« Ça me fait une belle jambe. Mais tant pis, je ferais avec. »

Qu'elle soit d'accord ou non, elle n'était pas en mesure de décider la venue ou la sortie des gens sur l'île alors à quoi bon y penser. A sa remarque, elle fit une mine naïvement surprise tout en jetant des petits regards au hasard dans la pièce. C'est vrai. j'en avais oublié ce bazar. Dans tous les cas, elle avait trop de fierté pour réparer ses gestes ; d'autant plus que toute une file d'étagère tombées comme des dominos, toutes les femmes ne sont pas en mesure de les relever. Même avec de l'aide en y pensant. Reposant son regard sur Gareki, elle afficha un sourire perverti parce qu'elle se voyait déjà se moquer de lui à l'avance, relevant les étagères une par une, même si cette vision l'enchantait d'une certaine manière.

« Oh oui. Je plains celui-ci qui va s'en occuper. »

La fin de sa phrase l'a fit rester quelque peu statique jusqu'à ce qu'elle saisisse ce que cela voulait signifier. Alors comme ça ... Monsieur serait chef de la Garde ? C'est encore pire que House. Déjà en étant surveillant, rien n'était facile. Maintenant ça ... Passant ses bras autour de son cou, elle rapprocha son visage du sien, plongeant ses yeux noirs dans les siens, et lâcha froidement en prenant bien soin d'écraser sous son pied, un livre qui traînait malencontreusement :

« Oh ... Alors tu es le Chef de Garde ? Voilà qui ne va me faciliter la tâche si je veux faire ce que je veux. »

Effectivement, ça ne facilitait rien. Ce n'est pas parce que trois ans s'étaient écoulés que ses pulsions avaient disparu de même. Elles avaient eu tendance à se faire rare mais plus forte à chaque fois, au risque de ceux qui l'entouraient à cet instant. Tout ce qu'elle voulait, c'est que dans le cas où elle ne pourrait plus se contrôler, il ne soit pas là pour là pour être blesser. Quoi qu'avec son pouvoir, je doute qu'il puisse l'être.

« Oh oui. Je plains celui-ci qui va s'en occuper. »

Si Gareki aurait été quelqu'un sachant faire de faux sourire, cela aurait probablement le moment pour en faire un au vue de celui qu'affichait la jeune chaman. Il songea sur le moment même qu'elle avait vraiment pas changer en trois ans, mais que c'était probablement l'un des parties d'elle qu'il aimait le plus; son problème de supériorité, chose qu'il aimait bien mettre deux pieds sous terre en la décevant. Un petit soupire, le jeune homme tappa du pied sur le sol avec un minimum de douceur pour ne pas tomber et cela eut pour effet que les étagères se redressent d'un coup sec. Manipulation de terre, l'une qu'il utilise le moins mais qui est l'un avec qui il est le plus en communion. Non, les étagères ne se sont pas redresser d'elles même; des bout de roches se sont permits de faire le boulot à la place de Gareki qui regarda Sakuya avec son air impassible. Il aurait bien aimé sourire pour l'ennuit mais il n'y trouvait pas l'envie. Un regard froid en plus d'un bruit qui attira l'attention de Gareki, ce dernier pencha la tête sur le côté quand à la réaction de la chaman.

« Oh ... Alors tu es le Chef de Garde ? Voilà qui ne va me faciliter la tâche si je veux faire ce que je veux. »

Le regard de la jeune femme laissa Gareki... de marbre, pour ne pas changer. Il n'avait nullement peur d'elle et c'était peut-être même une première ou alors, Sakuya n'avait pas rencontrer des personnes comme lui mais bon, il lui sembla avoir l'impression qu'elle était peut-être un peu irritée de savoir qu'elle ne pourrait faire ce qu'elle désirait. Mais là encore, il ne voyait pas vraiment ce qu'elle voulait dire par: " faire je veux " étant donné qu'il ne savait pas si c'était en rapport avec lui ou avec sa libertée d'action avec les autres habitants de l'île. C'était cidérant mais Gareki ne savait pas trop ce à quoi pensait la chaman bien que par le passé, il y aurait légèrement. C'était probablement du au fait qu'il ne l'ai vu depuis trois ans. Par contre, si cela revenait à vouloir s'en prendre à quelqu'un... oui, en effet, elle ne pouvait pas faire ce qu'elle désirait bien que si ça arrive, Gareki risque de prendre les responsabilitées des actes de la chaman aussi bien par amour que par stupidité.

- ... Que veux-tu dire par: " ce que je veux ", ma bien aimée ... ?

Aussitôt que son pied avait frappé le sol, il y eût un léger tremblement, et détournant son attention sur le décor autour d'elle, Sakuya réalisa que les étagères, toutes autant qu'elles étaient, avaient été redressé à l'aide de roches, apparues comme par enchantement pour les relever. Ah, évidemment, avec ce pouvoir, ça change tout. Intérieurement, elle était déçue de ne pas avoir eu l'occasion de voir le jeune homme effort, bien que ce genre de souhait lui paraissait étrangement sadique. Gonflant un peu ses joues avant de reposer son regard sur Gareki, elle poussa un petit soupire, qui n'en était pas vraiment un.

« Hum. C'est la triche. »

Oui, elle le savait, ce genre de remarque, elle pouvait se les garder. Mais la chaman n'avait jamais été du genre à dissimuler ses pensées, mis à part quand elles atteignaient un degré qui lui était inconnu : l'amour en avait été le parfait exemple. Finissant par enlever ses bras, elle se détacha de lui quelques instants, passant entre les rayons de la bibliothèque, désormais nettoyée de fond en comble. Eh beh. Ce n'est pas fait à moitié. Alors qu'elle examinait voir s'il n'y avait encore aucun détail qui traînait par rapport à sa petite bêtise, elle écouta attentivement sa question. Ce fut avec un visage amusé qu'elle se tourna vers lui.

« Ça t'embête à ce point de ne pas savoir ce que je veux ? »

Trois années s'étaient écoulées, Sakuya n'avait pas changé, non. Elle avait juste commencé à prendre un malin plaisir à taquiner les personnes qu'elle appréciait, et Dieu sait qu'en fait elles sont rares, et ainsi, elle ne pouvait s'empêcher d'adopter ce comportement moqueur, même avec l'homme dont elle était éperdument amoureuse. S'approchant de lui en traînant légèrement des pieds, elle lui prit la main et commença à le tirer doucement vers la sortie. C'est étrange de réaliser à quel point j'ai toujours voulu lui prendre la main, et que je peux enfin le faire sans que ni lui, ni moi, n'ayons besoin de quoi que ce soit ...

« Si ça ne t'embête pas, je préférerais continuer la conversation ailleurs. Je n'aime pas les bibliothèques, j'ai l'impression que les murs ont des oreilles ici. »

Mes pas m'avaient porté jusqu'à la bibliothèque où je m'étais arrêté par une envie de culture habituelle, et où ma soif de connaissance allait trouver sa Fontaine de Jouvence. Quelques minutes s'étaient écoulées depuis mes premiers pas à l'intérieur de la salle, et un frisson m'avait parcouru ; une aura puissante avait fait des siennes non loin. Si j'avais pu douter qu'elle appartienne à un élève, je me serais sûrement déplacé au plus vite pour comprendre l'origine d'une telle vague. Néanmoins, cette aura appartenait à Dante, et je le savais en présence de sa petite soeur chérie, alors ... En quoi avais-je besoin de m'inquiéter ? Il devait sûrement lui passer un savon, colère qu'il attendait de passer sur elle une fois que je serais parti vaguer à mes occupations. Un bip bip me sonna et me sortit hors de mes réflexions, me poussant à fouiller dans ma poche pour en sortir l'appareil qui faisait teinter sa sonnerie, mon portable. Je reconnus de suite la voix de Kristoph à l'autre bout du fil, fatigué et motivé, il me faisait remarquer qu'il allait bientôt arriver sur Shima.

« Soit. Mais fais attention à l’atterrissage, au moins.
- Pas de soucis, tu me connais, même manchot je fais attention. On se retrouvera en bas, le bloc de glace !
- Je t'ai déjà dit de ... ! »

Cet idiot m'avait raccroché au nez avant même que j'eus le temps de lui faire de mes impressions sur ce sobriquet qu'il s'amusait à me donner depuis notre rencontre. Rencontre qui ne s'était pas faite dans les meilleures conditions. J'ai toujours du mal à réaliser qu'un homme aussi sympathique que lui dissimule un démon dans son fort intérieur. Kristoph est le style basique de l'homme moqueur et taquin, et cette métamorphose dans son code génétique ne lui a pas fait du bien. D'après son amie russe, ça le fatigue physiquement bien plus qu'il ne veut l'avouer. Son voyage jusqu'à Shima était déjà à l'origine, risqué vu le peu de forces qu'il a retrouvé depuis. Mais lui-même me l'a fait comprendre : sans Aerith à l'orphelinat, il mettait les enfants en danger s'il faisait une rechute soudaine. Il était donc plus pratique pour sa nouvelle identité, de venir à Shima, dans la mesure où Dante & moi seraient présents pour l'arrêter. " Faites ce qu'il y a à faire si je m'emballe " ... Est-ce qu'il se rend seulement compte que ça implique bien plus que des blessures graves si mes sceaux ne suffisent plus ? Je déteste cette idée de devoir éliminer une personne bien, juste parce qu'elle a hérité d'une mauvaise chose. Ça me dépasse, et c'est pour ça que je suis à la bibliothèque aujourd'hui. Chercher et trouver facultativement un moyen de le débarrasser de cette malédiction serait un avantage certain pour lui. Mais même si la science a beaucoup avancé grâce aux Êtres Mystiques aujourd'hui, le mot impossible figure toujours dans le dictionnaire.

Me stoppant en face des étagères où étaient entreposés les livres de mythes et légendes, je posais mon index sur les reliures pour lire rapidement les titres, jusqu'à trouver celui que je cherchais. Ulysse, Hercule, Chronos ... Kristoph l'avait bien appelé Chronos si je me rappelle bien ? Je poussa le livre de mon doigt pour qu'il termine gracieusement sa chute entre mes mains.

« Chronos ... »

Me tournant vers les sièges mis à disposition pour rendre la lecture plus confortable, je m'asseyais sur l'un d'entre eux, ouvrant le livre à la première page pour commencer le feuilletage de celui-ci. Ça allait prendre du temps, beaucoup de temps, mais tant que je prends en compte que je fais ça pour une personne qui en dépend alors, j'ai un peu plus de motivation. Et puis, au moins, peu de jeunes de nos jours viennent voir les livres dans cet endroit, de quoi pourrais-je avoir peur ? Personne ne viendra me déranger ici.

Manger, étant la première chose fondamentale à faire dans mes conditions, je m’étais baladée dans le réfectoire, avait pris un petit plat à emporter et était aussi vite repartie. Dans les couloirs, j’avais mangé mes nouilles instantanées avec de merveilleux bouts de poulets rôtis. Avalant le bouillon épicé, j’avais balancé mon gobelet et mes baguettes dans la première corbeille à papiers. En ce moment même, je n’avais strictement rien à faire, mais à voir l’état critique de ma petite Rin, j’allais l’aider au mieux à développer ses capacités, celle-ci étant dépourvue de professeurs. Même si je n’étais pas une excellente surveillante, à vrai dire. Du moins, j’avais encore des choses à apprendre. Surtout au niveau ninjutsu, ce dont Rin avait le plus besoin. Au moins, on s’entraiderait, ce serait déjà ça. Allant d’abord dans ma chambre pour procéder à une toilette rapide, je me brossai les dents, coiffais mes cheveux courts et pris un veston noir que je mis par-dessus ma chemise blanche, puis mis une veste noire, tout simple. Sortant de ma chambre en la refermant derrière-moi, je me mis à marcher rapidement dans les couloirs, à la recherche de la bibliothèque. Poussant donc ses portes, je m’étais rendue voir la documentaliste, l’air plus neutre que jamais.

« Rayons ninjutsu, pas plus loin que le rayon mythologie, entre les arts féodaux du Japon, vous devriez trouver votre bonheur. Au plaisir, mademoiselle Kurowazaki. »

Empruntant alors les rayons cités, je me rappelai de la conversation que nous avions eue toute les deux dans ma chambre.

Je ne veux plus être un poids pour qui ce soit, Valshe.

Allons donc, tu ne l’as jamais été, Rin !

Ne mens pas Kurowazaki Valshe.

Il fut un temps où j’étais très faible ! Je m’étais fait blesser comme une simple débutante, alors que j’ai du vrai sang de ninjas qui coule dans mes veines.

Tu sais très bien pourquoi ; ton sceau retenait l’autre moitié de ton pouvoir, arrête de dire n’importe quoi, tu risquerais de m’énerver.

Combien même ! Je veux développer des techniques, je veux devenir aussi forte que toi, aussi forte que lui

Aah, soka… Je vais voir ce que je peux faire, petite effrontée

Eh !

Ma petite Rin, ce que tu peux être agaçante et décourageante par moment. Trouvant le dit rayon sur les arts féodaux, non loin d’un adulte plongé dans son récit, je tendis le bras vers un des bouquins qui m’intéressaient. Rin n’était donc pas la seule à avoir eu ce don – quoi que rare –, j’étais heureuse d’être tombée sur une aussi bonne pioche. Retrouvant un autre livre parlant de l’exploitation du chakra en lui-même, je l’attrapais également. Tant de travail, je ne devrais pas m’en occuper normalement, je n’étais qu’ici en temps qu’adhérente, j’aurais très bien pu donner ce travail à un membre de la garde élémentariste, ou génétique ou tout simplement nin-jutsukas… Mais cela concernait la deuxième femme que j’aimais le plus au monde, soit ma cousine, et hors de question de donner cette directive à n’importe qui. M’asseyant sur un fauteuil à disposition de n’importe quels lecteurs, je me mis à la diagonale de l’adulte qui me faisait étrangement penser à l’homme en haut du hall, à côté de Dante. Peu importait, il fallait que je prépare le dit entraînement de cette satané Kagamine, si chère à mon cœur.

Cousine. Ma première cousine, une femme très forte qui ne se sentait pas comme telle. On lui avait tellement répétait qu’elle était niaise, faible, et qu’elle ne tiendrait pas plus de quelques années dans le monde de la musique… J’avais été la première à l’encourager. Je trouvais ça décadent ce genre de comportement envers les artistes qui s’acharnaient pour faire plaisir à leurs fans, pour être des plus présents, excluant toutes relations, qu’elles soient amicales ou tout simplement amoureuses. Stoppant mon chipotage, je me reconcentrais davantage dans ma lecture. Alors, le bras contenait différents points vitaux qu’il fallait viser. Sachant que le sceau de Rin se situe de l’autre côté de son bras, soit sa tâche de naissance 02, elle devait lier les deux points culminants, et ça, en parfaite symétrie. Ainsi, elle pourrait mélanger son chakra – sous l’influence de l’élément de l’air – avec son bras végétal. Mon Dieu, elle pourrait faire tellement de choses ! Elle pouvait associer les plantes avec le son, elle serait l’une des premières nin-jutsukas à associer un tel élément. Me passant une main contre ma joue, je poursuivais mes recherches, toujours aussi frustrée de voir que Rin resterait toujours talentueuse en plusieurs points. Que c’était ironique. Rin m’enviait, et j’enviais Rin. Quel tableau…

Les heures s'étaient écoulées sans que j'y prenne une quelconque attention : le livre que j'avais en main était trop long pour que je me permette de prêter un regard à ma montre. Je l'avais d'ailleurs presque fini, sans avoir trouvé des informations utiles à mes recherches. Ça n'avait rien de décourageant, j'avais juste pris un ouvrage pas assez informé. J'entamais la dernière page, toujours aussi vorace de connaissance, coupé cependant au milieu d'une phrase par un bruit de porte. Sans bouger ma tête, appuyée contre main accoudée aux bras du fauteuil, je levais mon regard vers la personne qui venait de franchir le seuil de la bibliothèque. Moi qui était convaincu que personne ne venait lire de nos jours, m'étais-je à ce point trompé ? Cette fameuse m'avait tout l'air d'être ... Une personne. Fille ou garçon, je ne saurais pas même le dire. Son visage était fin comme celui des femmes, mais son corps laissait présager un homme bien qu'il soit peu taillé pour la musculation. Dans tous les cas, qu'il ou elle soit un homme ou une femme, j'avais devant moi un parfait exemple d'androgyne. Incapable de déterminer le sexe, je restais silencieux, et reposais mon attention sur la dernière page du livre.

Il / elle questionnait aussitôt la bibliothécaire pour des livres abordant de le thème des Nin-jutsukas. Elle conclut sa réponse par un mademoiselle qui répondait à mes interrogations. Une jeune fille donc. S'approchant du rayon qu'elle s'était vue conseiller, elle piocha un livre parmi les proposés, pour venir sur un siège, en diagonal du mien. Finissant la dernière phrase du beau livre que je tenais entre mes mains, je le refermais dans le seconde, croisant mes jambes sans me relever, traçant un rond imaginaire sur la couverture de celui-ci. Je n'étais pas fainéant, je n'avais pas spécialement envie de bouger ... Je lâchais donc le livre, qui resta suspendu en l'air, jusqu'à léviter calmement jusqu'à son étagère, pour se ranger comme un grand. Pratique les sceaux, quand j'y pense. La bibliothécaire me toisa un instant du regard, posant ses mains sur ses hanches comme si j'avais fait la pire bêtise de l'univers.

« Ce n'est pas beau d'utiliser ses pouvoirs au lieu de se lever, Monsieur Pendelton !
-Navré, je manquais d'envie. »

Elle soupira, pendant qu'un sourire se peignait sur mon visage, bizarrement égayé de sa remarque. Oui, je ferais mieux de me lever pour ce genre de détails, mais pour une fois, je tenais juste à rester assis, juste une fois. Pointant doigt un autre ouvrage à côté du dit livre, je le faisais venir à moi à son tour, dans le calme le plus paisible, avec le regard foudroyant de la bibliothécaire sur moi. Attrapant le livre en plein vol, je me permis de jeter un regard vers la jeune femme qui avait dû assister à tout ça, malgré elle. J'arquais un sourcil. Il me semble l'avoir déjà, sûrement dans le Hall d'Entrée, non ? Je tiltais progressivement, me remémorant tous les visages que j'avais vu là-bas. Ah, je crois me souvenir maintenant.

« Excuse-moi ... Tu ne serais pas la demoiselle qui était venue remercier Tamara ? Ou je me trompe ? » demandais-je avec la même expression distante dont je n'arrivais plus à me séparer.

Ma lecture commençait à devenir fort intéressante. D’autant plus pour moi que pour Rin. Et pour cause ; j’apprenais plus de choses que je ne l’aurais voulu. Néanmoins, ma lecture était souvent animée par des dialogues extérieurs. Tel que celui qu’il y avait maintenant, entre la bibliothécaire, et l’adulte, en face de moi. Ce dernier avait usé de ses pouvoirs pour ranger un livre et en prendre un autre. Aucune réaction de ma part, si ce n’était que j’avais redescendu mon regard contre mon livre. La suite du bouquin, paradoxalement, ne parlait que de Taijutsu. Or, j’étais on ne peut plus maître en la matière, dans ce domaine. Alors, sa lecture devenait d’un coup beaucoup moins intéressante. Posant donc le livre au sol, j’enchaînais avec le suivant qui lui, parlait plus de plantes. Plante… Indiciblement, ce mot me fit penser à mon ami Kyosuke. Me retenant de soupirer, je commençais à feuilleter tranquillement mon bouquin, lorsque le brun en face de moi se prit à m’adresser la parole, avec une question plus ou moins anodine. Il voulait cerner mon identité, à travers une interrogation subtile. Je lui répondis donc, de la plus simple manière qui soit en fermant mon livre, laissant au préalable un doigt à la page qui m’intéressait :

« Non, vous ne vous trompez pas, mais tout dépend de quelle jeune fille vous parlez, dans tous les cas, je suis Valshe Kurowazaki. Et vous ? Vous êtes celui qui a créé l’île, me semble-t-il ? »

On appelle ça un but en blanc. Je n’aimais pas particulièrement tourner autour du pot. Pas un sourire niais ne traversait mon visage, juste une façade neutre, qui n’émanait aucun soupçons. Rouvrant mon bouquin, j’y jetais un simple coup d’œil en retenant l’essentiel. Bien qu’à l’origine, j’étais dans cette bibliothèque en – on peut appeler cela ainsi – mission de reconnaissance, ma lecture avait été belle et bien terminée. Enfin, du moins, la plus importante. Je devais vérifier quelques petits détails, détails qui font leurs importances. Je voulais juste savoir s’il existait des techniques mélangeant la plante au vent, car sinon, Rin serait un peu désavantagée avec des chakras contraires. Il était possible apparemment d’associer quelques techniques, et même d’en créer. Ce serait pas plus mal qu’elle les créait elle-même. De un parce que je ne sais pas utiliser le chakra correctement, et de deux, pour qu’elle puisse développer ses avantages, ses stratégies et autre.

Néanmoins, revenons à monsieur Pendelton. Je me demandais bien ce qu’il faisait dans une bibliothèque, à lire des bouquins concernant sur le sujet de la Mythologie Grecque. Une malédiction sur un des adhérents ? Voire même de la garde. Allons donc… J’étais bien curieuse, mais je n’en montrai rien. Si le chef de l’Institution y veillait lui-même, c’est que le problème était bien grave, ou du moins, avait une bonne importance. Néanmoins, ça me titillait.
Je me demandais bien pourquoi Dante voulait-il me mettre dans la Garde. Je n’étais pas encore prête, je le savais. Il y avait encore trop de lacunes dans mes capacités, même si je contrôlais mon pouvoir correctement, je n’exploitais pas assez le fond. Le ninjutsu m’avait toujours ennuyé, j’étais toujours en mouvement quand je combattais, et je ne me servais que très rarement d’artifices. Il n’y avait que mon sceau que j’utilisais, et encore, c’était en cas d’extrême urgence ! Le fait de devenir un homme aussi fort qu’Hulk qui secoue un Loki comme un prunier, ça ne me plaisait pas vraiment, même si c’était bien d’un point de vue sensoriel.

Maintenant, je me mis à attendre une quelconque question qui pourrait créer une conversation, de la part de monsieur Pendelton.

La jeune femme m'avait répondu dans la seconde, me laissant bien supposer qu'elle était cette adhérente que j'avais mentionné plus tôt. Pourquoi avait-elle remercié Tamara ? Ça avait beau n'être qu'un détail parmi tant d'autres, ça m'intriguait intérieurement, je restais cependant indifférent à la suite. Oui, la création de l'Île, quand j'y repense, ça n'avait pas été du gâteau, sûrement le plus gros sceau que je n'avais utilisé jusqu'ici et ce depuis ma naissance. La voyant garder un doigt sur un page de son livre, je faisais de même pour mon livre, gardant la page où ma lecture s'était stoppée.

« Enchanté, Mademoiselle Kurowazaki. »

Toutes présentations commençaient par les principes de base de politesse chez moi, peu importe qui était en face de moi à cet instant. Il est vrai que j'avais douté qu'elle soit en réalité un garçon - ce qui est toujours possible dans la mesure où elle serait alors hermaphrodite. Ne m'attardant pas plus sur ça, je posais ma main sur la couverture de mon livre, levant mon regard vers la blonde.

« Et vous avez tapé dans le mille. Murphy Pendelton. »

J'aurais pu rajouter, virgule, Chef de l'Île pour vous servir, mais franchement, je n'ai pas d'humeur à promouvoir mon rang. Je ne me considérais même pas comme tel ; j'avais plus l'impression intérieure d'être un Adhérent parmi tant d'autres, c'est tout. Après, c'était quand les choses tournaient mal qu'il fallait que je prenne mon rang plus au sérieux, et bien que ça ne me convienne pas, je ne pouvais pas me permettre de 'démissionner' gaiement de Shima, en laissant Dante derrière comme si de rien n'était. Ça serait juste impossible. Pas même envisageable. Quitter Shima était donc définitivement impossible pour moi, et pour tous les autres. Pour leur sécurité, pas pour les garder en cage comme certains le pensent. Je fixais un instant le livre entre mes mains, j'aurais le temps de l'emprunter, voire de le lire plus amplement quand j'aurais retrouvé ma chambre, et / ou mon logement.Je n'ai même pas encore demandé à Dante si j'en avais un ... On a beaucoup à se dire lui & moi.

Mais je passais sur tout ça. Ce n'est ni le moment, ni l'endroit pour penser à ça. Je jetais un rapide coup d'oeil au livre de la demoiselle, assez épais tout de même, essayant de voir les grandes lignes de celui-ci. Comme elle l'avait demandé précédemment, il doit s'agir d'un livre sur les Nin-Jutsukas. A dire vrai, j'ignore tout des Nin-Jutsukas. Leurs pouvoirs se basent sur le chakra, le pouvoir intérieur ... Tout ça m'est familier, comme totalement inconnu. J'utilise mon corps pour former les sceaux, est-ce qu'on pourrait dire que je fais parti de cette trempe ? J'en doute. Dans tous les cas, loin de moi l'idée de la déranger en pleine lecture ; les personnes venant à la bibliothèque sont toutes motivées à faire des recherches ou pour étancher leur soif de connaissance. Je craignais d'avoir rompu moi-même ce principe de laisser les gens qui veulent s'instruire tranquille. Ma curiosité avait passé le dessus de mon habituel distance avec les gens, pour une fois, ça ne m'enchantait guère.

« Je suis navré d'avoir dérangé votre lecture, veuillez m'en excuser. J'étais curieux. »

Surtout curieux de savoir pourquoi elle avait remercié Tamara. Quelque chose peut-être en rapport au passé, ou peut-être à cette maison de redressement. House Fukkou. Je n'y ai jamais mis les pieds, pourtant c'est le sujet tabou ici. Parce qu'avant la guerre, il y avait la House, et que maintenant, il y a Shima. Certes, entre une maison et une île, tout évolue, tout change, tout devient plus vaste. C'était un changement radical pour les anciens pensionnaires, j'en convenais. Sortant de mes songes, je reposais mon regard sur la couverture de mon livre, poussant un petit soupire intérieur.

(Désolée de ce post merdique, mais je ne savais pas trop comment faire avec Murphy, il est pas bavard ... ><)

« Moi de même, avais-je répondu en poursuivant la formalité de politesse. »

Alors, j’avais tapé dans le mille. Normal, en soi. Je ne parlais pas pour rien dire, je disais ce que je savais, ce qui m’intriguait, ce qui semblait normal. Je ne révélais que des choses intéressantes et ayant un sens. Dans la mesure du possible, pouvant débloquer certaines choses chez mon interlocuteur. En l’occurrence, nous essayions de créer un dialogue, mais voilà ; tous deux, nous étions aussi silencieux que l’eau d’un lac. L’eau pouvait se troubler suite à une action, un geste, mais elle ne serait jamais habitée par des rafales d’eau, et des vagues. Je pouvais au moins accorder cela à mon interlocuteur, il ne vantait pas son rang. Je m’y attendais quelque peu, pour le peu que nous ayons parlé, mais ça avait été suffisant pour me faire une idée complète du type de personnage il pouvait être. En premier lieu, pas très bavard. Je comprenais, je n’aimais pas plus que ça faire des ravages en parlant, j’étais d’une nature calme et simpliste, alors parler, et parler, et parler… Non, sans façon.

Voyant qu’il jetait un coup d’œil sur l’ouvrage que je tenais entre mes mains, je tapotai la page de mon index, frénétiquement, comme pour rechercher un rythme quelconque. Mes yeux se reposèrent alors sans plus de cérémonies vers les grandes lignes, bien que j’en sache suffisamment pour me faire une idée du type d’entraînement que devait utiliser Rin. On devait déjà exploiter la force de son bras. Puis l’énergie que ce dernier pouvait extérioriser. Tant de choses à faire, autant pour moi que pour elle ! Le chef de l’Île, derrière son visage neutre et simple, semblait préoccupé. Ma légère curiosité allait être étanchée très rapidement ; monsieur Pendelton s’excusait d’avoir compromis ma lecture. Il s’en excusait, même.

« Ne vous justifiez pas, vous êtes en droit de m’adresser ma parole. En réalité, ma lecture n’est pas des plus relaxantes, elle m’aide seulement à percevoir quelque chose qui m’intrigue, et qui laisse perplexe une certaine personne. »

Fermant mon bouquin qui ne m’était plus d’aucune utilité maintenant, je pris les ouvrages que j’avais utilisés pour les ranger à leurs étagères. Il avait énoncé tantôt dans sa question Tamara. Peut-être s’inquiétait-il pour la femme du Chef de l’Institution ? Ils semblaient plutôt proches, Dante et lui. Frères, amis, je n’aurais su déterminer, mais en tout cas, c’était assez ambigu pour que monsieur Pendelton s’inquiète pour la femme de Dante. Ça ne me regardait pas, et je m’extirpai de mes songes en prenant la parole, revenant à ma place initiale.

« Est-ce que quelque chose de particulier vous intrigue, monsieur Pendelton ? Je suis toute ouïe. »

(T'en fais pas, moi c'est la même, et en plus de ça, j'ai posté un rp très mince, désolée ><)

Je n'avais pas cherché à stopper la conversation en m'excusant de mon dérangement, mais je n'avais pas non plus essayé de la stimuler. Faire bouger ou rendre une conversation intéressante n'avait jamais été dans mes cordes ; le silence étant mon ami de première catégorie, et ayant passé assez d'années dans un bagne loin de tous contacts humains ... J'avais émancipé le principe d'échanger ne serait-ce que de simples paroles avec une personne. Former un échange. Mon Dieu ... Quand j'y pense, je devenais un débutant en matière de contact social. Je retombais au stade de primate ; limite peut-être qu'un jour je puncherais un adhérent dans le visage juste pour lui dire bonjour, tel un homme préhistorique.

La jeune demoiselle blonde avait cru comprendre que mon souhait n'avait pas du tout été celui de la déranger, loin de là même. Si elle tenait à reprendre sa lecture sans bruits, je me serais tu dans un silence exemplaire. Car moi-même, hormis lorsque je sortais moi-même mon attention d'une lecture, je détestais être dérangé pendant. Parce que je perdais aisément le fil de ce que je lisais, et parce que la personne qui interrompait mon rituel sacré allait y perdre son mental en me dérangeant. Pour une fois, c'est moi qui avait fait flanché le cap en interrompant une lectrice. Dans tous les cas, j'avais compris en silence qu'elle et moi étions très similaires à ce niveau, simple, calme, posé, pas bavard, très silencieux. Je commençais à me demander si un échange était possible entre nous, mais j'espérais qu'il le soit.

« Complexe mais bien faiseur qu'est de lire pour aider une autre personne. »

Avais-je fait remarqué sans jugement ni préjugé à son égard, ni à la personne qu'elle aidait. J'avais cru comprendre ses propos dans ce sens du moins ; lire pour s'enrichir de connaissances tout en prenant en compte que celles-ci serviront à une tiers-personne. Je trouvais ça très généreux de sa part, et rares sont les personnes qui pensent au destin des autres dans ce bas monde. Par la suite, sans y faire attention, elle se levait, emportant les ouvrages terminés pour les ranger dans leur étagère respective. Je la suivais du regard tout en réfléchissant ; peut-être aidait-elle une personne de l'Institution ? Un adhérent, un insulaire, un garde qui sait ? Les choix étaient vastes et variés, mais ma curiosité n'aura peut-être pas le courage de la questionner sur ce sujet. A noter, mais peut-être pas à demander, en revanche. A son tour, elle me demanda si j'avais des questions à lui poser, chance que je ne m'autorisais pas à louper étant donné qu'elle m'invitait à entamer une discussion qui s'annonçait enrichissante autant pour moi que pour elle.

« Si je puis me permettre, je serais curieux de savoir ce qui vous a poussé à remercier Tamara la dernière fois. Certes, ce n'est certainement pas mes affaires, je comprendrais que vous ne vouliez point me répondre. »

Je lui laissais le choix de répondre ou décliner ma question comme elle le souhaitait. A moins d'être motivé pour des raisons graves, je n'allais tout de même pas la forcer à me faire part de quelque chose qui n'avait été abordé que très brièvement dans le Hall. Je restais attentif à la suite des évènements, croisant mes jambes dans le sens inverse pour m'éviter d'affreuses fourmis.

(Désolée de mon petit post ; ; Mais je crois qu'en fait, je trouverais le moyen de rehausser la conversation si jamais ça vire au gros silence 8D Genre "Je crois que tous les deux, nous sommes de ... grands silencieux, mademoiselle Kurowazaki. " /sbaf)

(Désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, je suis vraiment désolée ! J'ai eu un gros manque d'inspiration avec Valshe mais j'ai réussi à poster, encore désolééééééée ><)

Parler pour moi était une autre histoire. Je pouvais suivre le rythme de quelqu’un de très bavard sans parler autant, tout comme je pouvais me brancher sur la fréquence de quelqu’un de très silencieux. Et il me semblait que monsieur Pendelton et moi avions un point commun : nous étions de grands silencieux. Peut-être même de toute l’île, qui sait ? Or, je n’étais pas aussi silencieuse que ça. J’étais discrète et ne gaspillais pas ma salive pour rien, cela m’empêchait d’avoir des réactions d’anthropoïdes singuliers en tout genre. Juste avant que je ne range mes bouquins, le chef de l’île se permit d’exprimer une chose profonde sur la lecture. Complexe ? Oh, tout dépend du sujet que l’on traite. Pour ma part, il était certes assez difficile, mais pas aussi complexe que l’on ne le croit.

Ce n’était pas une part de générosité, ni même d’indulgence ou autre ce que je m’apprêtais à faire ; j’en éprouvais le besoin. Pour les personnes que l’on aime, faire une telle recherche était tout simplement évident ! Le chef devait se demander qui je voulais aider avec un tel investissement. Une personne qui m’est chère, tout simplement. Quelqu’un d’autre, j’y serais allée avec moins d’intérêt. Une adhérente au caractère qui avait un contraste surprenant avec ses capacités de terrains. Me reposant sur mon siège, je lui demandais avec tout le naturel du monde s’il avait des questions à me poser. J’avais cru lire dans son regard une question qui le démangeait mais qu’il avait tue par politesse. Je faisais ça surtout pour entamer une conversation qui tienne la route, pour que l’on vite de parler du beau temps, de la faune et de la flore.

Il me demandait donc pourquoi avais-je remercier Tamara la dernière fois. Un sourcil arqué malgré-moi, je l’écoutais se justifier une énième fois, et, un rictus paisible se démarquant sur mes lèvres, je lâchai à la fin de sa phrase :

« Vous êtes trop prévenant, monsieur Pendelton. Des personnes comme vous se font rares en ce moment. Pour tout vous dire, Tamara m’a aidé à récupérer des informations sur ma jeune sœur âgée de trois ans, j’ai appris son existence il n’y a que un an et quelques mois. Elle a une particularité des plus… Déroutante. Sa croissance est tout simplement hors norme, elle a l’apparence d’une jeune fille de quinze ans. C’est un Être Mystique, mais malheureusement, je ne suis pas en droit de pouvoir lui proposer de venir ici. Nous ne nous sommes jamais vraiment « parlées », c’est assez compliqué… »

Mon récit pouvait s’arrêter ici tout comme il pouvait se poursuivre. Tout dépendait de la « curiosité » de mon interlocuteur, à moins qu’il ne se contente de ça. Je ne pus m’empêcher de rajouter après un léger silence :

« J’étais dans l’incapacité de récupérer quelques informations capitales sur cette petite fille. Tamara a su m’aider à ce moment-là, c’est pour ça que lui en dois beaucoup. Vraiment, vraiment beaucoup. »

Néanmoins, j’étais inquiète. Dans ce monde où les humains deviennent des psychopathes qui veulent créer un génocide mondial, ma sœur pouvait être en grand danger. Je ne savais pas ce qu’il pouvait lui arriver, et j’aimerais être rassurée en la voyant ici. Or voilà, j’étais dans l’incapacité de lui communiquer quoi que ce soit. Ça la mettrait en danger. Pourtant, je désirais vraiment pouvoir lui parler pour une fois, face à face, sans laisser des indices de mon passage à ma sœur, sans qu’elle se triture la tête. Même si c’est toujours un bonheur de la voir sauter sur place quand elle découvre des cadeaux à sa fenêtre. Je l’ai toujours gâté, et elle sait qu’il y aura toujours un Ange Gardien qui la protègera, quoi qu’il arrive.