Boite de nuit

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Bâtiment moderne et engageant ! Vous pouvez entendre la musique filtrer à travers les murs alors que vous attendez que le videur vous laisse enfin entrer ! Venez vous déhancher (ou draguer ~) sur les différentes pistes !

Entrée gratuite, conso obligatoire.

[HRP : Nya, l'est un peu long comme post ! Désoolééé ! ><" ]

- Bah alors, pourquoi tu m’as fait un câlin en enfonçant ma tête dedans ? On peut faire des câlins sans appuyer le crâne de quelqu’un entre ses melons, non mais ! Et si tu me crois pas, ben c’bien dommage ! Nananère toi-même, et arrête de tripoter tes seins, sinon c’est sûr que mes yeux vont s’y diriger ! Avoue, tu le fais exprès, coquine ! »

Parce que pour moi tu étais un chat, et pas un hybride capable de se transformer. Et j'y peux quoi moi si c'est comme ça que je fais des câlins aux chats que je croise ? T'étais pas censé être à moitié humain d'abord ! Comment ça, coquine ? J'insistais sur le mot avant d'ajouter d'une voix angélique, je ne fais pas du tout exprès de les toucher ... Par contre ça confirme ce que je pensais, tu es un pervers fini !

J'avais dit la fin de ma phrase avec un pointe accusatrice. Au moins, il ne pouvait plus réfuter mes arguments parce qu'il était en train de loucher sur ma poitrine. Enfin, c'est pas comme si j'avais les seins à l'air ! Ça ne me dérangeait pas vraiment qu'il les regarde, puisqu'il n'y avait rien à voir, logique non ? Bref, passons à autre chose ! Il resta comme deux ronds de flanc lorsque je le regardais. Héhé, à mon tour de le mettre mal à l'aise ! Il l'avait mérité en tout cas ! Je ne sais pas à quoi il pensait à ce moment là, mais ça semblait quand même le perturber pas mal ... S'il savait ce que j'avais pensé de lui, autrement dit que j'ai pensé - pendant un bref instant, vraiment bref l'instant ... - qu'il était gay, il ne s'en remettrait pas. Ce qui me faisait rire intérieurement, mais je ne laissais paraître qu'un léger sourire innocent. Il me lança alors un regard de " qu'est-ce que tu r'gardes ? " auquel je répondis par un haussement d'épaule. Finalement, ce n'est pas tant mon inspection que ce que je disais sur les tapiokas qui sembla le laisser - pardonnez mon vocabulaire - sur le cul. Bah quoi ? Je savais pas ce que c'était, pas la peine d'en faire un plat ...

- HAN, outrage, dit-il en immitant le tableau " le Cri " d'Edvard Munch. Tu ne sais pas ce que c’est que des Tapiokas ?! Je t’en ferais goûter, c’est vraiment délicieux ! Et comment ça, « Mieux vaut être seule que mal accompagné » ? On t’a fait du mal ? »

Ça va, t'énerve pas, hein ! A part les pizza, j'y connais pas grand chose pour ce qui est de " l'art culinaire " ! Hum, bah disons que ça à faillis ... Mais je sais me défendre, héhé, qu'est-ce que tu crois ? Dis-je en repliant un bras, montrant des muscles inexistants.

Je repensais rapidement à ses trois types qui avait faillis m'agresser dans un bar, avant que j'aille à Shima. Pour le coup, j'avais bien été contente d'avoir un pouvoir, auquel cas, j'aurais certainement finie dans un sale état. Je ne savais d'ailleurs pas s'ils avaient été arrêtés. Tout ce que je pouvais espérer, c'est qu'ils ne pouvaient plus essayer de profiter de jeune filles innocentes. J'avais un peu pâli à ses souvenirs, et me mordis l'intérieur de la joue pour me ramener à la réalité. Moi, Kuro, le couloir. Okay c'est bon, je pouvais maintenant reprendre la conversation où elle s'était arrêtée. Je lui tirais alors la langue, et il se contenta d'afficher un air moqueur sur son visage. Par contre, ma remarque sur la musique sembla le laisser pantois. Bah, j'y peux rien moi si je ne connais pas grand chose du monde extérieur ! Du moins, en ce qui concerne la " culture de loisirs ", si je peux dire ça comme ça. Pour ce qui était des monuments historiques, des choses de la vie de tout les jours, je gérais. Par contre, si l'on me parlait de musique, de films, d'artiste ou je ne sais quoi, ça devenait bien plus compliqué pour moi. Pas que je n'y connaisse rien, mais ce que j'en savais était assez maigre, en réalité. Je lui lançais donc un regard de " laisse tomber, tu te fais du mal à réfléchir pour rien ! " avant qu'il ne réfute mes propos concernant ma chute. Non, c'est vrai ? Je ne l'avais pas fait exprès d'après toi ? Bravo Sherlock, là, tu m’épates, tu n'as pas idée !

- Excuse-moi, mais j’en doute « légèrement » se moqua-t-il avant de reprendre, plus sincère. M’enfin, ce n’est pas trop grave, ça te donne un certain charme ! … Loufoque, mais plaisant ! »

Ce coup-ci, ce fut à mon tour de rester sur le cul, penchant la tête sur le côté pendant quelques secondes. A part mon père, ce devait bien être le premier compliment que l'on me faisait. Bouhou, c'en était presque touchant, dis donc ! J'avais à peu près tout eu : Folle, bizarre, dérangée, complètement à l'ouest etc. Mais qu'on me dise que ma connerie - vous voyez d'autres mots à donner à ça ? Moi pas - me donnait un charme, c'était complétement inattendu. Malgré moi, je sentis que mes pommettes n'allaient pas tarder à me trahir, lui montrant à quel point ce compliment me faisait plaisir. Sauf que voilà, Tata Becca à toujours ses " trucs et astuces " ! Je me penchais alors légèrement, comme si je lissais les plis de ma robes. Mes cheveux glissèrent alors devant mon visage. Et hop ! Il ne devait plus voir ces tâches traîtresses ! Paris gagné ! Enfin bref, lorsque je sentis que le feu de mes joues était parti, je relevais la tête pour lui écraser les joues avec mes doigts. Les gamineries passé, je me mis à m'exciter comme une puce quand il parla de danser. Seulement, il semblait vraiment me faire languir ! Comme si on me faisait attendre, moi, la gentille Becca ! Non, parce que je devenais encore plus hyperactive lorsque l'on me refusait quelque chose. Je le tirais donc jusqu'au hall - non sans mal parce qu'il ne m'aidait vraiment pas ! J'avais l'impression de tirer un poids lourd ! - avant qu'il ne me dise :

« Fort bien, fort bien ! Mais je te préviens, si on se perd en ville, c’est de ta faute ! »

Alors-on-va-certainement-se-perdreuh ! Parce-que-moi-j'ai-aucun-sens-de-l'orientation ! ♫ Dis-je en chantonnant d'une voix toute guillerette.

Moi, j'étais au anges. J'allais enfin pouvoir danser, chose que je n'avais pas faite depuis ... Pouf ! Plusieurs semaines maintenant ! Si je me souvenais bien, mon dernier cours datait du jour où j'avais été à Tokyo, bien avant Shima donc. Oh, ça faisait bien quatre semaines. Un mois, sans danser quand même ! Imaginez la torture mentale que je supportais ! ... Okay, j'arrête dans le mélodramatique. Kuro avait enfin décidé de marcher normalement ! Super, je pouvais lui lâcher le bras, maintenant. Sauf que, je devais faire attention de ne pas le quitter des yeux pour ne pas me perdre. Lui savait où on allait, tandis que moi, pas du tout ! Autrement dit, s'il décidait de me laisser en plans, là maintenant, où si je ne le regardais pas pendant quelques secondes et le perdais de vue, j'étais sûre de devoir dormir dehors ... Ouais, c'était pas la joie. En chemin, il s'arrêta à une boutique pour aller acheter, je ne sais quoi, de la nourriture je crois. Bah, il faisait ce qu'il voulait de toute façon. Moi j'voulais juste aller m'amuser, et le voir se traîner m'agaçait prodigieusement. J'avais presque envie de claquer dans mes mains comme un sergent dans l'armée : Aller hop hop hop ! Plus vite ! Même une fillette irait plus vite que toi ! Mais je ne le fis pas. Manquerait plus que je le vexe et qu'il décide de rentrer après, à l'internat !

Toujours est-il que nous avions finis par arriver devant la boîte de nuit. Manque de bol pour moi, il y avait un vigile, et plutôt baraqué, en plus. Il me regarda avant de me demander si j'étais vraiment majeur. Et oh ! J'avais vingt-et-un ans quand même ! Je sortis alors ma carte d'identité que je gardais toujours sur moi pour la lui montrer, faisant très attention de ne pas frôler sa main lorsque je la lui tendais. Mon père m'avait toujours dis qu'avoir ses papiers sur soi pouvait toujours servir et là, ce fut le cas. Non mais je n'avais quand même pas une tête de mineure, si ? Avec mon mètre soixante-treize, c'était quand même dur d'y croire. Kuro lui ne sembla pas avoir de problème pour rentrer ... Que le monde est injuste avec les femmes ! Finalement, nous finîmes par entrer à l'intérieur. C'était bondé pour le coup ! Il y avait des gens partout ! Pas mal d'hommes en plus, j'étais vraiment super ravie. Enfin, si je faisais un minimum attention, il ne devrais pas y avoir de problèmes. De là où nous étions, nous pouvions entendre la musique. Je devais avoir une chance de cocue - ironiquement parlant - parce que le morceau joué, je l'avais déjà entendu quelque part, et ne me convenait, mais alors, pas du tout ! Je cherchais des yeux une horloge pour voir l'heure avant de le noter dans ma mémoire. A cette heure-ci, c'était le " moment Slow ". Okay, je m'en souviendrais à l'avenir pour faire en sorte de ne plus débarquer pendant un moment pareil. Parce Slow voulait dire être collé à quelqu'un, j'avais tout de suite détesté cette danse-ci. Heureusement, c'était la fin de la chanson. Il ne devait rester guère plus d'une minute ce qui me rassura. Un peu, rien qu'un petit peu à attendre, et je pourrais enfin aller danser. YOUPI ! Je me faufilais donc à travers les gens pour arriver jusqu'au bar, m'asseyant sur un tabouret, gardant celui qui était à côté pour Kuro.

Bon, quitte à attendre, autant boire quelque chose, non ? Je commandais donc un coca avant de le payer avec l'argent que j'avais pris le temps de convertir en Yen avant d'arriver à Shima. J'aurais bien pris de l'alcool, mais je savais que je serais très rapidement saoule, alors autant ne pas tenter. Je tapais du pied sur la sol. Mais elle allait passer, cette saloperie de chanson ?!

Nya, mais c'est pas vrai ça ! Ils peuvent pas mettre quelque chose qui bouge ? M'énervais-je toute seule.

Bien, nous étions bien avancés, Becca n’avait pas de sens de l’orientation. Tout reposait sur mes épaules. J’aimais bien, comme ça, j’avais l’air d’un héros ! Alors, nous étions passés par l’entrée, où nous avions pu voir Rin et Keichi parler avec un homme bien grand et imposant auquel j’adressai un bonjour poli, avant d’entraîner Becca jusqu’à la grille. Repérant alors vivement sur le panneau les horaires de bus, je me mis à râler en voyant qu’il n’y en avait aucun de prévu à cette heure-ci.

Génial, c’était bien ma veine ! Alors, comme deux clampins, on y était allés à pieds. Remarque, comme ça, on allait vraiment pouvoir s’arrêter pour prendre des Tapiocas. Entrant dans une confiserie, j’allais voir la demoiselle et lui demandai alors deux gobelets de tapiocas. Me les tendant, je payais les confiseries et montrai d’un geste de la tête à Becca la route à côté. Matant les panneaux, je me mis à écouter attentivement les rues, et entendant la musique non-loin de nous deux, j’entraînais la Rose avec moi, attrapant sa main. Mademoiselle voulait aller vite, j’allais exaucer son envie de courir. Mettant les tapiocas dans ma grande poche de veste, je l’entraînais avec moi vers les rues éclairées. Il ne faisait pas très chaud, mais la boîte devait être suffisamment bondée pour que la température soit assez haute.

Nous trouvions finalement assez facilement la bâtisse. Je pouvais déjà entendre un excellent slow d’entrée de jeu. Néanmoins, mon attention fut légèrement plus captivée par l’imposant homme face à moi. Il demanda la carte d’identité de Becca, ce qui m’avait fait légèrement rire intérieurement. Non, si je riais, j’avais toutes mes chances pour la vexer, ce n’était pas ce que je recherchais. La taquiner, oui, mais pas la vexer. Déjà que j’avais une bonne réputation actuellement – pervers guy ! – si je poursuivais dans ma lancée, je n’étais qu’un moins que rien. Enfin, pas de ma faute si j’étais sans scrupules… Moi, il n’avait pas besoin de demander la mienne, je croisais son regard, il fit une légère courbette polie. Narmol, j’étais un Utaite et un comique connu. Enfin, pas si connu que ça puisque Becca ne savait même pas qui j’étais. Personne ne le savait à part Keichi, Valshe… Ouah, deux personnes, j’allais aller loin, moi !

Entrant donc à l’intérieur, nous déambulions comme on pouvait parmi la foule… Qui nous traîne, nous entraîne, écrasés l’un contre, nous ne formons qu’un seul corps… ♫ Ben quoi ? C’toujours bien d’écouter des classiques francophones, non mais ! Enfin, nous nous asseyions près du bar. Becca prit un coca, moi… Je me lâchais, je pris une piña colada. Sortant les tapiocas, tandis que Becca râlait le fait qu’il n’y ait que du slow, je lui tapotais l’épaule et lui mis la paille dans la bouche.

« Goûte, au lieu de pester, tu vas faire fuir la foule ! »

C’était vraiment bon ! Un goût légèrement sucré et très doux, les tapiocas étaient bien les perles d Japon ! Elles ne faisaient pas grossir même si on en mangeait un seau remplit à ras bord – j’étais l’exemple parfait. Les boissons arrivèrent, je bus ma piña d’une traite avant d’écouter la fin de la musique. Si c’était un tango pop du genre Clematis de Valshe, moi j’y fonçais ! Par divination, c’était une musique de ce genre qui tombait ! Frappant dans mes mains, j’annonçais ma couleur à Becca en souriant :

« C’ma chanson, viens avec moi ! »

Partant tout seul en un premier temps je mis à chanter – hurler serait plus exact – la chanson comme un fan en plein concert :

« Anata wo suki ni nareba yokatta? Dare ni togame rareyou tomo ; Soba de iki wo suru koto dake de manzo kunara sore demo ī ! Kizu ni narunara "motto fukaku ni kizama sete" Sono ai wo nikushimi ni kaete ! »

Ah beh oui, j’étais un grand enfant, chose à ne pas oublier ! Manquerait plus qu’ils éteignent la musique pendant que j’hurle, j’aurais bien l’air con !

Faisant signe à Becca avant que la musique ne se termine, je me mis à faire plus le con qu’autre chose avant de faire la chorégraphie exacte de la chanson. Bon, je n’étais pas danseur expert, mais j’étais assez fort en la matière – merci la rime au passage !

Du coin de l'oeil, je vis que Kuro avait commandé une boisson alcoolisée. Espérons qu'il ne se bourrait pas la gueule, auquel cas j'aurais encore moins confiance en lui. Alors que je râlais à cause de la musique, il me tapa sur l'épaule avant de m'enfoncer une paille dans la bouche. Non mais oh, il n'y avait pas marqué " physiquement déficient " sur mon front que je sache ! En plus, je me mordis la langue à cause de ça. S'il voulais que j'arrête de me plaindre, c'était peut-être pas la meilleure idée à avoir. Enfin bon, goûtons son " Tapioka " là, pour lui faire plaisir. J'aspirais donc un peu de la boisson avant de lui dire :

« Goûte, au lieu de pester, tu vas faire fuir la foule ! »

Poua, j'aime pas du tout ! Et pour la foule, je m'en fiche !

C'était faux, en fait. Carrément faux, c'était super bon ! Mais comme il avait une sorte de " foi religieuse " là-dedans, j'avais envie de lui dire que ce n'était pas bon. Mon côté chieur, sûrement. C'est pour ça que je suis attachante ... Hum hum. Enfin, comme je n'avais jamais su mentir, ça devait se voir comme un nez au milieu du visage que je disais n'importe quoi. Et puis, j'allais quand même pas gâcher ! Je sirotais donc tranquillement la fin de la boisson, avant de m'attaquer à mon coca, une fois fini. Je me tapotais alors le ventre. J'avais l'impression qu'il venait de doubler de volume. Mais non, il allait bien. Du coin de l’œil, je vis que Kuro venait de boire sa piña colada cul-sec. Hé, doucement là ! J'avais pas trop envie de me retrouver avec un type complétement bourré à côté de moi. Il se mit alors à s'exciter, et attention ! Il était pire que moi, niveau excitation. Ce que je n'avais encore jamais vu ! Il tapa alors dans ses mains avant de se tourner vers moi en souriant :

C’ma chanson, viens avec moi ! »

Je n'eus pas le temps de réagir qu'il allait sur la piste de danse. Il se mit alors à chanter - plutôt bien d'ailleurs, même s'il criait par moment - en se mettant à danser n'importe comment. Je ne pus m'empêcher de rire. C'était quand même énorme pour moi de voir que quelqu'un pouvait être plus gamin que moi ! Nan, même que j'hallucinais presque ! D'ailleurs, les gens qui dansaient s'étaient retournés vers lui. Bizarrement, j'hésitais maintenant à aller le rejoindre. Au pire, je pourrais toujours balancer des " je ne le connais pas ". Héhé, okay, c'est vrai que c'est méchant, ça. Enfin bon, prenant mon courage à deux mains, - ou ce qu'il m'en restait - j'allais le rejoindre pour aller danser, pas trop près non plus hein !

Nya, mais c'est que ça faisait du bien de danser après un long moment ! Moi en tout cas, j'étais hyper contente de cet instant. Un peu moins quand un cercle nous " isola ", nous laissant la place de danser. C'était à moitié flatteur, à moitié gênant. Et puis, j'avais un bon coup de bassin - hu hu, rien de pervers là-dedans - donc je ne passais pas trop pour une amatrice. Sauf que j'ai de mauvaises réactions, lorsque l'on me regarde danser. Je fais absolument n'importe quoi. C'est donc comme ça que j'en suis arrivé à danser la célèbre " Danse des Canards " remixé. J'devais avoir l'air ridicule, mais en fait je m'en fichais complétement. Je souriais même comme une abrutie heureuse. Un canard et un chat, ha ha, la classe !

C'est la danse des canards, qui en sortant de la mare, se secoue le bas des reins en faisant coin coin. Le ridicule, ne tue pas. La preuve, je suis toujours en vie. Et puis, je serais morte depuis longtemps dans le cas contraire, de toute façon. J'arrêtais alors de faire la conne, quoi que ça devait pas être horrible non plus, vu que personne ne rigolait. Mouhaha, je suis trop forte, quand je veux ! C'est alors qu'une jeune fille s'approcha de moi. Ça me dérange pas de danser avec toi, mademoiselle, mais tu sais, je t'interdis de me toucher. Priant pour qu'elle ne soit pas lesbienne - je voulais pas avoir de problèmes, moi ! - je dansait donc avec elle, genre " collé-serré ". Pas trop non plus, hein ! J'avais mon espace vital à pas franchir. Ça faisait juste un peu Sexy quoi ! Mais pas plus loin. Puis je voyais bien qu'elle ne penchait pas de ce côté de la balance. Elle ne faisait que s'amuser, comme moi ! Héhé, tant mieux, je n'aurais pas à l'éconduire après.

Quand la chanson se termina, je retournais vers Kuro, complétement dans mon monde avec un grand sourire aux lèvres. je lui pris les mains avant de faire une sorte de grande ronde. Ha ha, gamineries power ! Fallait quand même pas qu'il croit que je l'avais abandonné pour la gentille demoiselle.

Nya, tu m'avais caché que tu savais danser et chanter dis donc ! Ouais, c'est juste que je ne le lui avait pas posé la question. Hé, tu danses avec moi ?

Question stupide, je lui avais pas laissé le choix, puisque l'on tournoyait comme des idiots. Héhé, la danse avec comme particularité de me désinhiber totalement. Il allait être étonné, le p'tit Kuro !

J’avais vite perçus le regard de Becca quand j’avais commandé ma piña, elle devait sans doute se demander si en plus d’être pervers, je n’étais pas alcoolique. Les seules boissons alcoolisées que je tenais, c’était bien celles-ci ! Et puis, ce n’était que mon premier verre ! Ayant enfoncé la paille de ses tapiocas dans la bouche, cette dernière se mit à goûter à ces derniers, à mon plus grand bonheur ! Elle avait l’air d’apprécié, mais elle s’était mise à nier son goût. Pas très bonne comédienne, contrairement à moi ! M’esclaffant en l’entendant déblatérer un tel mensonge qui n’avait pas lieu d’être, je la regardais engloutir les petites billes Japonaises avant que je ne m’exclame mon bonheur en entendant Clematis. Frappant dans mes mains avant de sauter de ma chaise et d’avaler ma boisson, je partis faire ce qu’on appelle « le con ». Bien sûr, je m’étais calmé pour danser normalement, j’aurais eu l’air de quoi, après, hm ?

Et comme dans mon élan d’excitation j’avais fait détourner les regards vers-moi à cause de ma voix, prenant les mains des autres pour les faire danser avec moi, toujours en chantant. Oui, j’avais l’air d’un bêta heureux d’un rien, mais au moins, je faisais rire la galerie. Danser et chanter, c’était mon dada, j’adorai ça ! Détournant finalement ma tête vers Becca qui dansait divinement bien, on s’était mis à faire une ronde autour d’elle et… Moi. How… Sortant mon portable de ma poche, j’enclenchais la caméra pour me filmer et hurler devant le micro :

« EH COUCOU MA POULE, C’POUR TOI CETTE VIDEO ! MATE BIEN LA FILLE A CÔTE DE MOI, ELLE DANSE TA CHANSON ! »

Enregistrant alors la petite Becca qui s’éclatait comme une folle sur cette chanson, elle se mit d’un seul à faire la danse des canards dessus. En premier lieu, j’avais éclaté de rire, puis je m’étais calmé pour la regarder s’amuser. Elle s’était soudainement arrêtée de faire n’importe quoi pour vraiment se mettre à danser. Malgré-moi, je ne pus contenir un sifflement admiratif. Coupant la vidéo, je rangeais mon portable dans ma poche avant de me remettre moi-même à danser et à chanter. Bon, on ne m’entendait pas, ça ne me fit ni chaud, et ni froid. Actuellement, je voulais juste bien danser auprès de ces messieurs et mesdames, un mixte entre du Luka Luka Night Fever et du Rin Len Romantic Night. Que voulez-vous, quand on connaissait des chorégraphies, autant les exploiter ! La facilité avec les chansons de Valshe, c’était qu’on pouvait mettre n’importe quelles danses dessus, ça marcherait toujours ! Ayant tenu un peu trop longtemps une note, je m’étais mis à rire comme un abruti, puis jetais un coup d’œil vers la Rose qui elle…

… Elle dansait avec une fille. Un peu trop collée. Enfin, elle faisait ce qu’elle voulait, elle était libre de tous mouvements, si elle voulait s’amuser comme ça, elle n’avait qu’à le faire. Mais voilà, moi j’étais tout seul. Tapotant l’épaule d’une demoiselle derrière-moi avec un geste de danseur, je l’invitais à danser un petit tango improvisé. Je n’étais pas un danseur hors-pair, mais j’avais des notions, alors le tango, pour moi, c’était du gâteau ! Plaçant ma main à son bassin et l’autre dans sa main droite, on était partis pour une petite farandole espagnole. Madame savait très bien danser, ce qui m’arrangeait, néanmoins, pas aussi bien que la beauté à ma gauche qui se déhanchait auprès d’une fille. Chantant à l’oreille de la demoiselle parce que j’adorai chanter – ah bon ? – je l’entraînais dans mes folies nocturnes. Chanson terminée, je fis une légère courbette à mademoiselle avant de lui embrasser le dessus de la main, lui décernant un regard carmin. On dit merci Valshe et ses techniques charmeuses. (Ben oui, l’avantage à avoir comme meilleure amie l’une des meilleures chanteuses Japonaises du monde, et en soit, une dragueuse professionnelle, c’est que ça vous donnait des exemples !)

Mademoiselle Uccello me sauta littéralement dessus ! Elle me prit les mains, et nous fîmes une ronde. Euké. Sur le coup, j’eus un petit sourire et un rire de gamin.

« Nya, tu m'avais caché que tu savais danser et chanter dis donc !
- Oh bah je pensais que tu trouverais ça mensonger qu’un « pervers » sache danser et chanter, me moquais-je gentiment avant de lui tapoter le crâne. Dafuq, c’est qu’elle pouvait à tout moment me dépasser. Ne mets jamais de talons, Becca !
- Hé tu danses avec moi ?
- Hum. Pourquoi paaaaaaaaaas… ?! »

Autre musique du même genre, sauf que ce n’était pas du registre de Valshe – Jazmine Sullivan, je ne savais pas, je n’écoutais pas vraiment les chansons américaines – on se mettait carrément à faire la ronde comme les petits de maternels. Ooh, comme c’est mignon ! M’enfin, si on passait aux choses sérieuses, hm ? Toujours en ronde, je fis tournicoter son bras de sorte à ce que ce soit son dos face à – et contre, hé hé – moi. J’adore ces danses espagnoles, hihi !

« Et toi, dis-moi, serais-tu danseuse ? Montre-moi ce que tu sais faire, tu viens d’éveiller ma curiosité ! »

Collant mon visage contre le sien pour qu’elle puisse déterminer mon humeur sans avoir de doutes, elle ne vit qu’un petit sourire sans arrière-pensées. J’étais vraiment excité à l’idée de faire une telle danse avec une vraie danseuse !

Je me rendais rapidement compte que mon mensonge était passé pour une vérité lorsque je l'avais dit. Il était content d'ailleurs, que j'ai mangé ces tapiokas. Et bé, il n'était pas très difficile à contenter dis donc ! Mais là n'était pas le sujet. Alors qu'il était parti danser, je l'avais rejoint et il c'était alors mis à hurler un truc incompréhensible avant de sortir son téléphone. En temps normal, j'aurais arrêté de danser, mais là, l'ambiance était juste top et je n'avais pas vraiment envie de me stopper. Je notais quand même dans un coin de ma tête de lui demander de ne pas l'utiliser. Bah oui, on ne sait jamais hein ! Je ne tenais pas à ce que l'on me voit sur internet ou quelque chose du même acabit.

Ah, dire que l'on me filmait en train de faire la danse des canards ... Bah, tant pis ! En tout cas, ça semblait bien amuser Kuro que j'entendis rire. C'est vrai que ça devait être tordant de me voir battre des " ailes " avant de secouer les reins. A mourir de rire, même ! J'eus même droit à un sifflement de sa part. Je sais, je sais, Like A Boss ! ... Arm. Il finit par ranger son appareil - Ouf ! - avant de se remettre à danser. Alors que je dansais avec Mademoiselle, je vis que Kuro s'était trouvé une compagne. Ah tant mieux ! J'me sentais moins fautive de l'abandonner. Mais c'est qu'elle dansait bien, cette fille ! Je n'avais même pas à faire attention à elle, pas besoin de regarder ses pieds pour m'assurer de ne pas les écraser. Quand la musique fut finie, j'attrapais Kuro au vol alors qu'une nouvelle chanson débuta. Héhé, je suis forte, hein ! J'eus donc droit à mes réponses, qui étaient un peu crier vu le bruit qu'il y avait dans la boîte de nuit.

- Oh bah je pensais que tu trouverais ça mensonger qu’un « pervers » sache danser et chanter

C'est ça qui est bien avec les pervers, ils savent tout faire ! Dis-je en rentrant dans son jeu.

Il me tapota le crâne. Hé ! J'suis pas une gamine, merci d'éviter ce genre de geste macho. Enfin bref, je n'avais pas cessé de sourire à cause de l'ambiance qu'il y avait. Il accepta alors ma proposition de danse - si on peut appeler " danse " une ronde toute simple - avant qu'il ne me fasse tourner pour que mon dos soit collé à lui. Il m'a d'ailleurs un peu coupé la respiration sur le coup, tellement je ne m'attendais pas à ce qu'il le fasse. Je sentis alors un frisson grimper le long de ma colonne vertébrale avant qu'il ne me dise :

« Et toi, dis-moi, serais-tu danseuse ? Montre-moi ce que tu sais faire, tu viens d’éveiller ma curiosité ! »

Et même pas ! Même si j'aimerais bien. Mais j'en fais de toute sorte. J'ai tout essayé, je sais même faire des claquettes ! C'est ma passion, en fait, c'est pour ça.

Héhé, je dansais si bien que ça ? Fallait le croire en tout cas ! Deuxième compliment en quelques minutes. Chouette, j'ai envie de dire ! Mais je réfléchissais à la fin de sa phrase. Comment est-ce que j'avais pu " éveiller sa curiosité " ? Je ne voyais pas vraiment de quoi il voulait parler, mais j'étais assez partante pour lui montrer ce que je savais faire. Et puis, il avait l'air sincère dans ce qu'il disait, n'affichant qu'un petit sourire. J'espère pour toi que tu sais danser en tout cas, sinon tu vas devoir me suivre et ça va pas être facile.

Lets Play Salsa alors !

Vous voyez une autre danse à pratiquer sur de la musique espagnole ? Moi pas. Okay, j'aurais pu penser à la Rumba et à la Samba. Mais je n'étais pas sûr qu'il sache comment ça se dansait. La Salsa au moins, était assez simple dans les pas, et pourtant très rythmé. Je me tournais donc pour être face à face et pris l'une de ses mains que je plaçais sur mes hanches. Hé, bizarre pour quelqu'un qui a peur des hommes, hein ? Mais je m'étais un peu habitué à la présence de Kuro et puis, c'est pas comme s'il pouvait me tripoter devant tout le monde. J'attrapais donc sa main libre, et plaçais mon autre main sur sa nuque. Aller, un deux, trois. Un deux, trois. Mais c'est qu'il ne se débrouillait pas trop mal, mon p'tit Neko ! Hop, un tour sur moi-même. Héhé, c'était même marrant, en fait. J'étais assez amusé de la situation.

Mais le truc emmerdant, c'était mes vêtements. Bah oui, ma robe était " évasive " dans le bas. Ce qui voulait dire qu'à chaque tour sur moi-même, elle s'envolait un peu trop ... J'étais donc obligée de réduire mes mouvements. Non mais vous imaginez comment c'est compliqué de contrôler ses gestes lorsque l'on danse ? Et bien moi, j'avais du coup l'impression d'être coincée. Pauvre de moi ! J'affichais même une petite moue mécontente en regardant cette satanée robe. Tiens d'ailleurs, en parlant de regard, j'avais du mal à croisé celui de Kuro. En fait, je n'arrivais jamais à fixer quelqu'un dans les yeux pendant longtemps. Du coup, je regardais d'autre partie de son visage. Et oui, une autre astuce de Tata Becca ! Sauf son nez, parce que ça me faisait loucher, sinon.

A force de virevolter, je commençais à en avoir la tête qui tournait. J'avais même l'impression d'avoir bu de l'alcool. Et bien, heureusement que ce n'était pas le cas, j'aurais été bien pire, sinon. Une fois la danse finie, je le lâchais, trop contente de moi.

Héhé, ça t'a plu, j'espère !

Sauf que j'eus une mauvaise réaction après avoir dit ça. Une fois que j'eus prononcé ces paroles, je lui donnais un " coup de hanche " un peu trop fort jusqu'à le pousser sur une demoiselle qui était là. J'aurais du me sentir coupable, mais là j'étais morte de rire. Je balançais un petit " excuse-moi " à Kuro comme à la fille avant de tendre la main à Kuro qui avait les fesses par-terre. Il n'allait pas m'en vouloir, si ? Je n'avais pas fait exprès moi ...

Lui tapant le crâne quand elle eut dit que les pervers savaient tout faire, de un pour la faire chier et de deux parce qu’elle était bien mignonne la chieuse de Becca, j’acceptais sa proposition. Enfin, pour une danse, elle était légèrement… Infantile. Alors, je décidai, comme un grand, de mener les rennes en la faisant tournoyer, dos contre mon torse. Si j’avais su que je lui avais donné un frisson, je pouvais vous assurer que là, ma fierté aurait grimpé en flèche. Ce n’était pas rare que je donne ce genre de sensations, mais pour cette fois, je voulais épater mademoiselle en lui montrant ce que moi, je savais faire.

« Et même pas ! Même si j'aimerais bien. Mais j'en fais de toute sorte. J'ai tout essayé, je sais même faire des claquettes ! C'est ma passion, en fait, c'est pour ça.
- Ta passion, et bien la mienne, c’est de faire le con. Et chanter, bien évidemment. »

Becca semblait tout de même ravie de mon compliment, mais malgré-moi, j’étais légèrement perplexe ; ne lui disait-on pas souvent ? Ça m’étonnerait même qu’elle soit encore… Enfin… Ouais. Secouant ma tête de droite à gauche car j’allais avoir une image pas très sainte dans la tête, je m’en voulais d’avoir eu, pour le coup, une image de Becca nue dans mon crâne. À mesure que je passais du temps avec elle, je me rendais compte que sa personnalité ne méritait pas telles images. Faire le con légèrement pervers, ça passait, mais faire mon gros macho maso, ça, beaucoup moins. Lui offrant alors un petit sourire saint sur mon visage. Se tournant pour se mettre face à moi, elle prit une de mes mains dans la sienne, et plaça mon autre mimine contre sa hanche.

Finalement, l’Italienne semblait s’être habituée à moi. J’en étais fort heureux, mais quelque chose me disait qu’elle avait comme une peur des hommes. Peut-être était-ce mon imagination, mais tout à l’heure, elle m’avait semblait restreinte avec le baraqué. Déjà qu’à l’origine, ils n’étaient pas très doux comme des bisounours, alors dans sa tête, je me demandais bien ce à quoi elle avait dû penser. Me laissant emporter dans la folle danse espagnole, je laissais Becca placer son autre main contre ma nuque. Ça craignait un peu, j’n’étais pas aussi grand que la moyenne. Je faisais pile poil la taille d’un ado de seize ans, voyiez un peu le genre… Au moins, je faisais toujours jeune. Un mètre soixante-quatorze, c’te honte… J’étais le gars le plus petit de l’Institution, après moi, ça devait être un Japonais au nom Portugais, quelque chose dans le genre… A ce que je voyais, je ne m’en sortais pas trop mal ! En même temps, avec Akiakane, la meuf polyvalente des Nico Nico Douga (Elle dessinait, chantait et dansait les reprises des Vocaloids !) … Tu devais avoir des notions, sinon, t’étais pas digne d’être un Nico Nico Singer ! Je comprenais, en soi. De toute façon, j’adorais danser et faire le con, voyiez les mélanges chelou que j’étais capable de faire sur scène ?

Descendant – par hasard – mon regard vers la robe de Becca, j’avais halluciné. Eh… Mais… Elle était gazeuse ou quoi, sa robe ?! Elle volait trop haut ! Jetant des regards méprisants aux gars qui mataient un peu trop mon Italienne, je sentais que Becca faisait attention à ses gestes. Mon for Intérieur me hurlait ce dont je n’étais pas capable de dire actuellement, de peur de froisser Becca ou qu’elle ne se pose des questions. Reposant alors docilement mon regard vers celui pers de Becca, je remarquai qu’elle ne me dévisageait… Pas tant que ça. Mes doutes sur le fait que mes yeux lui faisaient peur commençaient à devenir tangibles. Je n’avais pas envie qu’elle ait peur de mon regard, on ne pourrait jamais se regarder dans les yeux !

La danse se termina, à mon malheur. Lorsque Becca me demanda si ça m’avait plus, je lui répondis, enthousiaste :

« Je n’avais jamais dansé en duo avec quelqu’un, surtout pas une Italienne aussi douée que toi ! Depuis quand tu danses ? »

… Première fois que je m’intéressais à la vie d’une fille. Grande première ! On est quel jour, quelle heure ? … Je n’eus pas le temps de réfléchir quoi que ce soit d’autres que je me pris un coup de hanche contre mon bassin, me faisant tomber contre une demoiselle. J’avais, encore une fois, halluciné ; la fille était avachie contre moi, et semblait être à l’aise… Ouais, bah pas moi ! Repoussant doucement la jeune femme pour ne pas la froisser, je m’excusais platement tandis que Becca m’attrape la main en s’excusant également. Le cul au sol, je regardais la main de la Rose avant de me relever moi-même, en imitant la voix de Becca :

« Oh, là, là, on est jamais mieux servi que par soi-même ! … T’as de la force dans le fessier dis-donc, aussi ! Tu m’avais caché ce talent secret ! »

Oui, j’adorais faire chier, c’n’était pas nouveau. Lui donnant un coup d’épaule, j’attrapais sa main avant d’aller au bar pour reprendre une autre piña. Au pire, si j’étais soûl, il y avait un hôtel pas très loin, deux pâtés de maisons ! Comme ça, on n’se casserait pas le cul, on irait directement là-bas. Lits séparés bien entendus, sauf si la chance était avec moi, et que la poisse était avec Becca. Enfin, pourquoi je pense à l’hôtel déjà, moi ? Me foutant une claque réellement, faisant sans doute peur à Becca, je lui dis, en massant ma joue :

« N’aie pas peur, c’pour me réveiller. Je rêvais un peu trop ! Ici la piña, bel homme ! »

Pourquoi bousculer ses habitudes ? Buvant re-cul-sec ma boisson, je ne fis pas gaffe à mes moustaches blanches occasionnées par la boisson au rhum et à la noix-de-coco. Ce fut lorsque Becca se mit à contenir un rire que je me mis à loucher vers mes lèvres. Ah, c’tait pas très classe ! Passant ma langue par-dessus ma lèvre supérieure, je venais de me rendre compte que ça faisait un geste carrément sensuel et sexy. Faudra que je la ressorte, un de ces quatre !

Il faudrait peut-être que je pense à lui dire que je n'aimais pas lorsque me tapote le crâne. Ça me donnait vaguement l'impression d'un père qui " récompense " sa fille. En tout cas, c'est ce que me faisait mon père lorsque je réussissais à faire se déplacer les objets pas la pensées. Enfin bref, j'eus la droit à une charmante réponse venant de Kuro.

- Ta passion, et bien la mienne, c’est de faire le con. Et chanter, bien évidemment. »

Je ne sais pas pourquoi, mais j'l'avais deviné, pour ce qui est de faire le con, héhé. Un peu moins pour ce qui est de chanter.

Histoire de ponctuer mes paroles, je lui tirais ma jolie langue rose. C'est vraiment quelque chose que je devrais éviter, mais c'était plus fort que moi. J'étais capable de tirer la langue pour tout et n'importe quoi. Il eut alors un sourire qui me fit penser qu'il essayait de cacher quelque chose. Hum, oui mais quoi ? Haussant un sourcil interrogateur, je le fixais dans les yeux avant de détourner le regard. Au moins, ce qui était pratique avec lui, c'était qu'il n'était pas trop grand, ou trop petit. Ça m'était déjà arrivé de danser avec des gens comme ça, et ça donnait très rapidement mal aux bras. Pour le coup, j'étais pile poil à la bonne hauteur. Quoi que son égo de mâle devait en prendre un coup, héhé. Ça me faisait encore un point sur lequel je pouvais l'embêter. Quoi qu'à ce qu'on dit, les garçons se mettent à grandir bien après les filles. Autrement dit, j'étais à ma taille définitive, alors que lui pouvait encore grandir. Enfin, pour le moment je n'affichais qu'un petit sourire amusé à cette pensée.

Je remarquais alors son regard qui baissait vers le robe. Je me mordis l'intérieur de la joue, histoire de ne pas me mettre à crier : NOON NE REGARDE PAS ! De toute manière, c'était trop tard. Hum, malgré moi, je me demandais quel genre de sous-vêtements j'avais enfilé ce matin. Pas un truc trop dénudé, j'espère, parce que là tout le monde aurait une charmante vue sur mon postérieur. Je me mis alors à danser un peu moins " amplement " tandis que les yeux de Kuro se réajustait dans les miens. Je lui adressais alors un petit sourire qui voulait dire merci de ne pas loucher là-dessus, j'étais pourtant persuadée que t'allais le faire ! J'eus même cru le voir regarder par dessus mon épaule ceux qui me mataient d'un peu trop près. Un vrai gentleman, ce chaton ! Lorsque la chanson se finie, je m'écartais en lui demandant si ça lui avait plu.

« Je n’avais jamais dansé en duo avec quelqu’un, surtout pas une Italienne aussi douée que toi ! Depuis quand tu danses ? »

C'est normal, tous les italiens savent danser ! Dis-je avec un petit rire. Euh ... Depuis que je peux marcher, en fait. Ma mère était une vraie folle de danse, alors elle m'a appris. Tu l'aurais vu danser, elle était beaucoup plus douée que moi, et c'n'est pas peu dire ! Mais bon, j'ai pris pas mal de cours après ... Ça fait environ dix-sept ans, je pense.

Quand on parlais de danse, je pensais toujours à ma mère. Dans ce domaine-là, elle était presque une idole pour moi. L'une des meilleures danseuse que j'ai jamais vu ! Je m'étais exprimée au passé, lorsque je l'avais mentionnée. J'espérais que Kuro ne le remarquerait pas. Pas parce que je ne voulais pas parler d'elle, mais ça risquait de plomber un peu l'ambiance. Lui donnant un coup de hanche, la Chaton se retrouva collé à une autre demoiselle. Héhé, ce n'était pas fait exprès, mais sur le coup, c'était bien marrant. Il refusa alors la main que je lui tendais avant d'imiter ma voix.

« Oh, là, là, on est jamais mieux servi que par soi-même ! … T’as de la force dans le fessier dis-donc, aussi ! Tu m’avais caché ce talent secret ! »

Blablabla ! C'est pas moi qui est enlevé ma main au dernière moment ! lui répondis-je avec un sourire en coin, tout en me redressant. Et oui ! Comme toute les Italiennes, mon cher ! T'as pas dû en côtoyer beaucoup !

Il me donna alors un coup d'épaule avant de me saisir la main pour m'amener jusqu'au bar. Quoi, il était déjà fatigué ? Petite nature, va ! Moi j'pouvais encore danser jusqu'au bout de la nuit ! Bon peut-être pas " jusqu'au bout ", mais encore un petit moment du moins. Je ne sais pas pourquoi, mais Kuro se fichu alors une de ces gifles en plein tronche ! Ça m'avait un peu fait sursauté, pour le coup.

« N’aie pas peur, c’pour me réveiller. Je rêvais un peu trop ! Ici la piña, bel homme ! »

Euh, si tu le dis ...

Il but alors sa boisson d'une traite, ce qui lui laissa de jolies moustaches blanches. C'est presque normal, pour un chat, non ? Okay, je me tais, Arm. Je me retiens alors de rire, tandis que lui se léchait les lèvres, et que je lui balançais un petit " beurk " pour le taquiner.

Alors que j'allais m'asseoir à côté de Kuro, un type m'accosta en m'attrapant le poignet, me demandant de danser avec lui. Pour le coup, j'avais pas de bol, c'était bien un mec. De l'autre main je saisis le tabouret derrière moi, qui je le sentais, allait se mettre à tout saccager en volant la pièce. J'eus alors un rire très nerveux, et l'éconduis poliment. Sauf que Monsieur insista pour que je vienne avec lui sur la piste. Non mais, je n'avais vraiment pas de chance aujourd'hui. Cherchant alors la réplique qui pourrait le faire abandonner,je me dégageais de son étreinte avant de lui dire, en montrant Kuro.

Je ne peux pas ... J'suis avec mon p'tit copain là, Oui, c'est ça ... Avec mon p'tit copain, HAHAHA !

Il me laissa donc tranquille, après que lui ai dit cela. Sur le coup, je n'avais pas tilté ce que je venais de dire, mais lorsque je réalisai, je me sentis bien conne. Héhé, comment faire une gaffe en une leçon ! Moi j'y arrivais facilement. Finalement, je lâchais la chaise qui avait fini de bouger avant de m'asseoir dessus. Je lançais un petit coup d’œil très, très rapide à Kuro avant de m'excuser et de me tourner vers le barman.

Désolé ... Garçon, une Margarita, per favore !

Bon, avec un p'tit coup dans le nez, je ne risquais plus de me sentir gênée à cause de mes paroles ! Ce coup-ci, ce fut à moi de boire cul-sec ce mélange de téquila/citron vert. J'allais pas tarder à être complément raide, si je continuais comme ça. Oui, avec un seul verre, c'est nul, n'est-ce pas ? Enfin, je me retenais d'en commander un deuxième. On sait jamais, j'aurais pu me mettre à faire un streap-tease sur le comptoir, hu hu ...

La première chose que j’avais retenu lorsque Becca m’eut parlé de la danse, c’était le fait qu’elle dansait depuis qu’elle était toute petite, et l’autre chose, c’était le fait qu’elle s’était exprimée au passé. Aurait-elle perdu sa mère ? J’espérai qu’elle ne l’ait pas perdu de la même manière que moi. J’avais été pendant vingt longues années bercé par l’amour de ma mère, on me l’avait arraché à cause de ce que j’étais. Un test déficient. Je n’avais pas été assez rapide… Enfin, ne pensons pas telle chose, nous étions ici pour rire et danser, pas pour plomber l’ambiance avec le passé, même si ce dernier aimait me hanter jours après jours… Après avoir reçu un coup de fessier dans le bassin, et avoir renvoyé – gentiment – balader la demoiselle qui était à califourchon sur moi, je me relevais en niant la main qu’on me tendait.

« Disons qu’il n’y a pas beaucoup d’Italiennes au Japon ! »

Coup d’épaule, et nous voilà au bar pour commander des boissons. Sauf que j’avais l’esprit un peu trop ailleurs, et que j’avais décidé de me ramener dans le vif du sujet à l’aide d’une gifle monumentale. Ça avait eu le don de me réveiller, et de faire flipper ma charmante amie. Ne prêtant pas attention à sa réponse, j’eus ma boisson, et m’apprêtai à demander la petite sœur au bar-man. Sauf que Becca avait retenu un rire, et, pour le coup, je m’étais mis à lécher un peu trop sensuellement mes lèvres. Paraître sexy dans une situation stupide, c’était fait ! Soudainement, Becca se fit inviter par un homme qui me semblait un peu trop… Insistant. Il eut le don de m’irriter, et sévèrement. Sauf que l’Italienne venait de me poser une colle trop soudaine, mais qui sut calmer mon esprit jaloux.

« Je ne peux pas ... J'suis avec mon p'tit copain là, Oui, c'est ça ... Avec mon p'tit copain, HAHAHA !
- Ouai’p, donc tu vas sagement retourner vers la foule pour voir si j’y suis, lâchais-je en entourant la hanche de Becca avec mon bras. Sayonara ! »

Monsieur n’insista pas plus, et s’éloigna. Becca s’excusa auprès de moi, et je me mis à lâcher son corps élancé en ramenant ma main à mon crâne. Eu-ké. Heureusement qu’il ne faisait pas trop clair, sinon, Becca aurait remarqué les légères rougeurs apparentes sur mes joues. Elle demanda une Margarita, et moi, une énième Piña Colada. Il fallait que je change mes idées, et vite. Sans me foutre une claque, sinon, Becca allait croire que j’avais la maladie de Parkinson. Attrapant mes tapiocas, je tapais légèrement dedans, l’esprit ailleurs.

Regardant Becca boire sa Margarita, mon visage enfouit contre ma paume de main, je terminais mes tapiocas pour boire lentement ma Piña. Une question me turlupinait depuis tout à l’heure, tout de même, et je la lui posai, perplexe :

« Becca… Est-ce que tu as peur de mes yeux ? »

Elle les évitait. Quand elle essayait de me regarder, elle descendait son regard vers ma joue, ou mes lèvres. Je ne voulais pas qu’elle voit par ces iris un monstre ou autre, je voulais au contraire, que mes prunelles soient d’un caractère protecteur et chaleureux. Lui souriant – narquoisement, je n’y pouvais rien, j’étais malicieux, j’étais malicieux – je me mis à replacer une de mes mèches blondes correctement contre mon visage. Retirant mon visage de ma paume de main, je pris ses joues entre mes doigts avant de lui dire, en affichant un rictus bêta, fier de sa connerie :

« Allons, tu peux tout dire à ton amoureux, hein, chérie ? »

Pour bien rester dans mon côté « mystérieux », mon regard ne dégueulait pas un afflux d’amour exagéré et dégoulinant de guimauve rose et baveuse… Sinon, j’aurais pu paraître un tant soit peu débile. Et comme ce n’était pas mon but, mais plutôt celui de faire rougir madame – si les hommes mystérieux la faisaient craquer, on savait jamais avec Becca… Je conservais mon sourire taquin. Si c’était bien le seul truc le plus sexy et masculin chez-moi… Pourquoi suis-je efféminé, bouhou ?

Alors que je lui parlais de danse, je vis que Kuro était plongé dans ses pensées. A croire que ce que j'avais raconté ressemblait un tant soit peu à un évènement de sa vie. Peut-être, remarque. Après tout, je ne le connaissais pas depuis longtemps, et il n'y avait pas énormément de choses que je savais de lui. J'eus alors le droit à une réflexion, comme quoi il n'y avait pas beaucoup d'italiennes au Japon. Pas faux, remarque. Je levais donc mon pouce en lançant un petit " Good Answer ". Enfin, je n'y pensais pas vraiment, parce que de toute façon, j'étais déjà en train de me rendre jusqu'au bar en charmante compagnie. Alors que je me faisais inviter à danser et déclinais poliment, la réaction de Kuro me laissa un peu pantoise.

- Ouai’p, donc tu vas sagement retourner vers la foule pour voir si j’y suis, dit-il en me triturant la hanche. Sayonara ! »

Avant, je m'en serrais un peu offusquée, mais de une, je m'étais habitué à Kuro, et de deux, je ne m'étais pas du tout attendu à ce geste là. Mais si ça pouvait m'empêcher d'aller danser avec un inconnu, et bé tant mieux ! J'adressais donc un petit sourire à l'homme alors que celui-ci partit dès que mon protecteur m'avait défendu. Pour le coup, et après m'être excusée au Neko, je n'arrivais plus à le regarder dans les yeux, et tournais volontairement la tête dans la direction opposée. Ça allait un petit peu mieux, après avoir englouti ma Margarita. Il me posa alors une question qui me fit avaler de travers.

« Becca… Est-ce que tu as peur de mes yeux ? »

Ne pas me demander des trucs dans ce genre, surtout quand je suis en train de boire de l'alcool. Heureusement, que ce n'était pas du genre Vodka, auquel cas je me serais arraché la trachée. Sur le coup, je ne répondais pas tout de suite. Faut dire que je ne le pouvais pas vraiment, puisque j'étais en train de me cramer la gorge, héhé. Je réussis finalement à couler un regard en sa direction, alors que Kuro me souriait d'un air joueur. Il prit alors mon visage entre ses deux mains, avant de me dire :

« Allons, tu peux tout dire à ton amoureux, hein, chérie ? »

Je ne savais pas vraiment à quoi il jouait, mais là, il me foutu vraiment mal à l'aise. Je ne sais pas si c'était fait exprès, ou s'il ne s'agissait que d'un geste banal pour lui. Mais moi, je me sentais comme privé de l’oxygène ... Ah, mais c'est peut-être parce que j'avais arrêté de respirer, non ? Haha, mais oui, mais oui. Je piquais alors un fard comme je n'en avais jamais eu. Peut-être que ma tête allait exploser, vu la forte pression que j'avais à l'intérieur du crâne. Bon, ce n'était qu'une impression, mais il n'empêche que je me sentais conne et désarmée. Ce n'était pas vraiment le fait qu'il me tienne la tête, c'était seulement parce que je devais expliquer pourquoi je ne le regardais que rarement dans les yeux. Mais bon, nous étions ami, lui et moi, non ? Alors je lui devais au moins la franchise qu'il méritait. Quand je me décidais à lui répondre, je parlais tellement vite que je me demandais s'il comprenait ce que je disais.

C'est-pas-de-ta-faute-c'est-juste-que-je-ne-fixe-jamais-les-gens-dans-les-yeux. Surtout-quand-ce-sont-des-hommes-parce-que-je-ne-sais-pas-pourquoi-mais-j'ai-peur-des-hommes !

Jamais de ma vie je ne m'étais mis dans un tel état. On aurait pu croire que j'étais une hystérique. Quoi que je l'étais peut-être. Pas au sens " complétement dérangée ", mais dans le sens où j'avais des réactions un peu exagérées ... Que voulez-vous, on ne se refait pas ! Encore une fois, je ne le regardais pas dans les yeux. Surtout maintenant que je lui avait déballé une des plus grosses " peur " de ma vie. Mais vous savez ce qui fait passer une gêne dans ce genre ? Le seul truc capable de me faire oublier quelque chose, et c'était assez pratique parce qu'il y en avait beaucoup dans une boîte de nuit !

J'enlevais donc ses mains de mon visage, avant de lui tourner le dos pour recommander une autre Margarita. J'aurais pu taper dans le plus fort, mais je ne voulais pas n'être plus consciente de mes gestes. Avec deux verres, ça devrait aller. Je serais juste un peu pompette, et je ne me sentirais plus gênée après ce que j'avais dit. Et c'est que ça me montait vite à la tête, en plus ! Sauf que voilà, j'avais un peu tord sur les effets de la boisson. Disons que ça avait presque complétement effacer mon embarras. Mais ça provoqua aussi chez moi des gestes incontrôlés. Je reposais alors le verre sur le comptoir, avant de sauter dans les bras de Kuro, passant mes bras autour de sa nuque.

HÉ ! Tu te vexes pas, hein ? Scusi, scusi, scusi (=pardon) ! Je disais pas trop ça pour toi, moi j't'aime bien, hein ! Dis-je en déposant un bisou sur sa joue, comme pour montrer que j'étais sincère. Hé, tu m'en veux ? Non hein, tu m'en veux pas ? Non, hein ?

On aurait dit une fille droguée et hyperactive. C'est que je parlais très vite, et même un peu fort. Quoi que ça ne s'entendait pas vraiment, à cause de la musique. Je posais alors mon menton sur son épaule. Je sentais que je n'agissais pas vraiment comme d'habitude ... AAAH PITIÉ ! Ne me laissez plus boire une seule goutte d'alcool ! Il se rapprochait dangereusement, ce streap-tease sur le bar ...

On pouvait que mon coup avait marché comme sur des roulettes. Mon effet mystérieux l’avait rendu muette en première temps, et l’avait empêché de respirer. Caressant la joue de la demoiselle à l’aide de mon pouce, je sentis également sa peau se réchauffer, limite brûlante. Rougirait-elle ? Mon for intérieur riant narquoisement. J’étais fier, je pouvais avoir l’air sérieux quand je le voulais !
Soudainement, je dus brancher mon cerveau en mode accéléré. Becca m’avait débité un flot de paroles, et j’avais laissé mes mains à son visage, comme si j’étais connecté à ses paroles. J’avais mis du temps à les décrypter, à les analyser, à les comprendre, c’était simple, j’avais l’air d’un français qui tentait de prononcer correctement zié zié en Mandarin. En plus de savoir l’écrire dans le sens correct !

« C'est-pas-de-ta-faute-c'est-juste-que-je-ne-fixe-jamais-les-gens-dans-les-yeux. Surtout-quand-ce-sont-des-hommes-parce-que-je-ne-sais-pas-pourquoi-mais-j'ai-peur-des-hommes !
- … D’a… Ccord. Alors, je vais t’expliquer calmement… Tu peux me regarder dans les yeux, je ne te ferais jamais de mal. Pas la peine d’accélérer ton débit de parole, tu n’as pas à être gênée pour quoi que ce soit, avec moi ! Je ne suis pas ce genre de mec masochiste. Je suis certes distrait et pervers sur les bords, mais je ne suis pas à des extrémités intenses. N’ai pas peur, ton chéri te protégeras ! »

Caressant doucement son visage en embrassant son front avant de lâcher ses joues, je terminais mon verre en écoutant distraitement les chansons qui défilaient en boîte. Il y avait eu du Luka Megurine, du Rin Kagamine, des musiques de boîtes du genre Titanium de David Guetta, et autres… Becca m’avait tourné le dos pour une raison qui m’échappait. L’avais-je vexé ? Ce n’était pas mon but, je voulais juste la taquiner, ce n’était pas comme si je m’étais mis à l’embrasser langoureusement – quoi que, je n’aurais pas refusé ! … Ah, non, Kuro ! Secouant ma tête de droite à gauche en soupirant bruyamment, une silhouette sauta dans mes bras d’un seul coup, sans s’écrier gare, ayant toutefois reposée sagement son verre sur le comptoir.

Je ne rougissais pas d’habitude, mais son geste avait été tellement spontané que je ne m’y étais pas préparé. Elle avait passé ses bras autour de ma nuque, avait écrasé son corps contre le mien, déposé un baiser sur ma joue. La position, bien qu’elle soit agréable, avait eu le don d’avoir une connotation… Pas vraiment sainte. Sa poitrine était littéralement collée à mon torse, et je pouvais très facilement ressentir son souffle contre ma carotide. Ce fut à mon tour de devenir cramoisi. Ma respiration s’était faite haletante, et j’avais envie de m’enfouir dans le terrier le plus proche. J’étais sûr qu’elle le faisait exprès… Jusqu’à ce qu’elle parle. Ce fut d’une évidence ; ma petite Becca était plus que pompette :

« HÉ ! Tu te vexes pas, hein ? Scusi, scusi, scusi ! Je disais pas trop ça pour toi, moi j't'aime bien, hein !
- Becca, avais-je soufflé, remarquant que cette dernière ne changeait pas de position.
- Hé, tu m'en veux ? Non hein, tu m'en veux pas ? Non, hein ?
- Non, Becca… Mais… Ne serais-tu pas déjà saoule ? »

Ça signifiait que je devais deux fois plus sûre elle. Avec tous les pervers – dix mille fois pire que moi – qu’ils pouvaient y avoir ici… On était jamais trop prudents… J’avais les mains en l’air, de peur de les poser quelque part qui pourrait la gêner… Mais quand je sentais qu’elle partait vers le sol, je m’étais mis à resserrer son étreinte, passant doucement mes bras à son dos, et pas plus bas. En temps normal, j’aurais pu être vraiment satisfait d’une telle étreinte… Mais venant de Becca… C’était différent. Il ne me semblait pas vraiment sage de commander d’autres boissons alcoolisées, si j’en reprenais une autre, j’allais vraiment être bourré… Enfin, juste une dernière. Faisant signe au barman de me passer un verre de sake, il me passa une petite coupelle, car il était légèrement fort. La buvant rapidement, je sentais les yeux me piquer, et ma gorge se resserrer sous le coup. Okay, je crois qu’on va être bon pour l’hôtel… Rentrer dans ces conditions n’allait pas être judicieux, qui sait quelles adresses pourrait-on donner ? Caressant le bras de Becca pour ramener son attention à moi, je lui prévins, rouge coquelicot à cause du sake et de sa proximité spontanée :

« Bon, tu veux danser une dernière fois ? On va rentrer à quatre pattes avec des strings et des soutien-gorges sur la tête, si on reste au bar encore longtemps… »

Descendant ma main de sa hanche jusqu’à cuisse pour la décaler doucement, me félicitant intérieurement pour ne pas avoir craqué, j’attrapais sa main, et comme deux gros débiles, nous dansions un slow… Avec des gestes approximativement rotatifs. Disons que c’était légèrement flou, on se tenait les mains en faisant une ronde d’enfants de maternelle en riant ouvertement, faisant sans doute peur à nos voisins danseurs. La faisant tourner, me faisant tourner, j’avais la tête qui tournait, comme si je m’étais enfilé une chicha ou je ne sais quelle autre drogue… Du LSD, sans doute… Mon Dieu. En overdose d’euphorie, j’avais un sourire enfantin accroché au visage, limite si une crampe arrivait pour me tirailler la mâchoire !

Danse terminée, j’appuyai mes mains sur mes cuisses avant de regarder l’heure. Du moins, ce que je pouvais en voir ! Soupirant bruyamment en soufflant sur des mèches blondes, j’attrapais la main d’une Becca à l’Ouest et lui dis, à l’oreille :

« Il est … Euh… Sept heures du matin ! On va aller dans un hôtel pour dormir, on est trop saoules ! On va garder ce qu’il nous reste de ludicité… Lucidité pour suivre les itinéraires et pour payer la chambre ! Oh puis merde, suis-moi, tu verras ! »

Technique du Prince et de la Princesse : Je me mis à porter Becca dans mes bras telle une demoiselle en détresse puis, je me dirigeai vers la sortie. Mon Dieu, je n’étais pas con, j’avais vu avant d’entrer le panneau des hôtels… Ah ! Le voilà ! Continuant tout droit, je suivis la flèche qui me mena tout droit vers l’hotêl de Shima. Teh, on avait fait vite !