Age : 40 Date de naissance : 31/03/1984 Localisation : Bonne question. Messages : 46
Sujet: Murphy Pendelton Jeu 14 Juin - 10:29
Identité
Nom et prénom(s) : Pendelton Murphy Âge et date de naissance : 28 ans & 31 Mars Nationalité : Japonaise Orientation sexuelle : Bisexuel
Groupe : Chef de l'Île Titre / Métier : Chef de l'Île
Pouvoir(s)
Le pouvoir de Murphy réside dans la création de sceaux, ces espèces de cercle vétustes composés d'inscriptions incompréhensibles et codées. Le jeune homme est d'ailleurs peut-être le seul à les comprendre : calcul mathématique, équation complexe, finition géométrique ... Tout ce bazar est créé par Murphy. Grâce à ceux-ci, il est entre autre, capable de presque n'importe quoi, en prenant en compte que l'énergie demandée par un sceau varie en fonction de son utilité. S'il est fatigué, il ne pourra donc pas faire un sceau lui permettant de soulever une montagne, cela va sans dire. Le jeune homme connaît ses limites, et les sceaux en ont aussi : la résurrection d'une personne, le contrôle des sentiments, etc ... Tout ceci n'est pas de son domaine. Mais cela lui laisse un large panel de choses permises : décupler la puissance physique de quelqu'un temporairement - ce qui, étrangement, ne fonctionne pas sur lui-même - , obtenir des aptitudes animales tel que la respiration sous l'eau, l'agilité des singes ou la rapidité du guépard ... C'est avec une grande concentration et la création d'un sceau gigantesque que Murphy a soulevé de l'eau l'Île de Shima. L'utilisation trop quotidienne de sceaux puissants peut lui coûter très cher en énergie vitale, voilà pourquoi dès qu'il le peut - et loin du regard des gens - il part se reposer pour recharger les batteries. Il lui arrive d'avoir quelques maux de tête ou des troubles de la vision s'il se laisse trop aller, ce qui est aussi réglé avec du repos. Lorsqu'il s'énerve, il lui arrive de perdre momentanément le contrôle de ses sceaux, ce qui est risqué et dangereux selon leur but. Heureusement, ça n'arrive presque jamais et Murphy gère très bien les éventuelles poussées de colère, ou pas.
Caractère
Murphy est un jeune homme mitigé dans son caractère : il est souvent d'un calme lassant, alors qu'il peut être cataclysmique si on l'énerve. Son naturel reste très largement penchant pour une zen attitude indétrônable ; et bien qu'il paraisse très souvent dans les étoiles et peu attentif, il est le premier à tout retenir, tout écouter, tout mémoriser. Il apprécie le détail, la finesse dans les choses, et n'aime pas remettre à demain ce qu'il peut faire dans l'instant. En d'autres termes, il a le caractère plutôt travailleur. Son tempérament d'ermite lui a consolidé une personnalité asociale : le contact avec le reste du monde, il ne le maîtrise pas. Et de part sa zen attitude, il possède un très bon self-control, qui est donc difficilement destructible. Cependant, à ce titre, il a un grand coeur : s'il peut aider, il le fera sans hésitation. Il supporte rarement qu'on lui donne un ordre, et cela joue souvent sur ses nerfs, le mettant à vif. Le jeune homme n'aime pas attiré l'attention ; il trouve ça touchant que l'on s'inquiète pour lui de part sa santé bancale, mais il déteste inquiéter les autres. Il se laisse rarement aller aux émotions, et peut paraître d'une certaine manière, constamment stoïque aux yeux des autres. Pourtant, à force de le connaître, il suffit de faire attention et on découvre rapidement qu'il possède des tics qui finissent par dévoiler ses sentiments. Car même sous sa grande carrure, il reste un mélomane dans l'âme, qui aime se montrer poétique lorsqu'il se retrouve seul. Il ne montre pas son attachement aux gens, hormis à son grand frère, souvent à l'occasion d'une dispute plus amicale que réelle. S'il n'a rien à faire, il aime se retrouver seul, sur l'herbe, à observer les nuages. S'il a bien un endroit dans lequel le jeune homme ne peine pas à se confiner, c'est la solitude. Il aime ce ressentiment d'être seul, mais cela ne l'empêche pas de foncer dans la foule : l'adrénaline est parfois plus forte que les envies intérieures. S'il se retrouve dans l'ambiance de foule, il y restera, et s'y habituera, tel un caméléon qui s'adapte à son environnement. Murphy est quelqu'un de renfermé, et il revendique une grande indépendance depuis qu'il maîtrise les sceaux.
Détail rajouté : Murphy souffre de phasmophobie ( non, pas la peur des phasmes ! ), c'est-à-dire, la peur des fantômes.
Physique
Question physique, on verra toujours mieux, toujours plus beau, toujours plus quelque chose ... Murphy est le cas typique du " oui mais il y a mieux ". Son teint est plus pâle que la moyenne - normal quand on sait qu'il a la mauvaise tendance à être anémique - ce qu'il lui a valu plusieurs sobriquets fort recherchés tel que : vampire, fantôme etc ... Cette couleur blanchâtre de sa peau rend cependant un très beau contraste avec la couleur de ses cheveux qui semblent ébène. Pourtant, cette noirceur peut changer en fonction de l'éclairage : parfois teinté d'un brun sombre, sa chevelure peut paraître châtain. Comme quoi, les reflets changent beaucoup dans certains cas. Au milieu de la fine bouille qu'est son visage, on trouve deux cercles verts émeraudes percés d'une petite pupille noire. On ne remarque pas souvent ses yeux, facilement dissimulés par quelques mèches de cheveux qui s'entremêlent sur son front. Question taille, le jeune homme n'est pas petit, un bon mètre quatre-vingts huit du haut de ses soixante-deux kilos. Dans l'ensemble, il a le mérite d'être relativement bien proportionné ; il possède une musculature moyenne étant donné le peu de sport qu'il s'est obligé à faire par le passé. Néanmoins, il a une forte poigne, bien capable de briser en deux ce qui lui passe sous la main. Si on cherche dans le détail, on peut apercevoir de petites cicatrices très fines au niveau de ses avant-bras : lorsqu'il a besoin de dessiner un sceau dans l'urgence, rien de mieux que le sang, ce qui lui a valu plusieurs coupures pour obtenir cette encre rouge. Quand il s'agit de réagir à la seconde, Murphy en est capable, mais il manque cruellement de vitesse : il se complexe souvent sur ce fait, réagir plus vite mentalement que physiquement. Pour les vêtements, le jeune homme n'est pas difficile : en passant par les vestes, les chemises, les T-Shirts, tout est généralement noir. Etant un ténébreux dans l'âme, les couleurs vives ne seront jamais sa tasse de thé.
Histoire
Murphy est né dans une famille d'archéologue, dans le Sud du Japon, là où les petits villages se multiplient comme les petits pains. On pourra se demander pourquoi son nom est d'une consonance étrangère alors qu'il a vu le jour en Asie ; réponse facile, son père était d'origine américaine, seule sa mère était japonaise. Ce petit garçon qu'il n'avait rien d'exceptionnel, ou du moins, c'est ce que tout le monde croyait, avait tout d'un enfant normal. Son enfance, il l'a passé dans les livres, mais pas ceux que les enfants avaient l'habitude de lire. Les titres qu'il lisait portaient sur des sujets bien précis : magie noire, thème obscure … Ses parents n'avaient jamais porté une énorme attention à ses loisirs, et c'est de cette manière que Murphy prit connaissance des sceaux, alors qu'il fouillait une bibliothèque abandonnée, non loin de son village. Ses parents étudiaient ces choses étranges, et jamais le petit garçon n'avait eu l'occasion d'en apprendre plus dessus. C'était une occasion en or. Petit à petit, ce ne fut plus des heures qu'il passait à feuilleter les pages de ses trésors, mais des journées entières, qu'il restait assis près d'une étagère en lisant scrupuleusement tout sur ce qu'il pouvait trouvé, ayant un rapport de près ou de loin avec les sceaux. Beaucoup d'ouvrages déploraient malheureusement que la maîtrise des sceaux n'étaient pas innée, et qu'il fallait être fort aussi physiquement que mentalement. Ce détail, le petit garçon l'avait bien compris, mais il restait cependant convaincu que les sceaux, il serait un jour capable d'en faire à son tour. Ses parents ignoraient totalement cet intérêt particulier qu'il leurs portait, alors qu'ils en étaient les créateurs propres.
Il venait d'avoir à peine 10 ans lorsqu'il tenta pour la première fois la création d'un sceau : il s'y préparait depuis des jours. Il s'était installé près d'un lac, pas trop de loin de la maison de ses parents, et avait commencé à dessiner sur son bras des formes géométriques complexes, dans le but de pouvoir respirer sous l'eau. C'était avec son propre sang qu'il commençait alors à tracer avec le bout de son doigt, des cercles, des inscriptions, des signes obscures … Tout devait fonctionner. Après tous les petits entraînements qu'il avait organisé dans le plus grand secret, il ne pouvait que réussir ce coup-ci. Il avait assez appris dans les livres pour mettre sa première tentative à exécution. Son but : faire un sceau capable de lui donner un pouvoir temporaire mais intéressant, entre autre, respirer sous l'eau. C'était un sceau déjà complexe et d'un niveau peut-être trop élevé. Pourtant, Murphy fonçait tête baissée dans l'écriture de celui-ci. Une fois celui-ci complet et terminé, il ne restait plus qu'à le tester. Plonger tel un sportif dans le lac ? Oui, c'est ce qu'il avait l'intention de faire. Fixant un instant l'eau ocre de l'endroit, il hésita quelques secondes avant de sauter dans celle-ci, se jetant de tout son poids pour pouvoir y aller aussi profond que possible. Une fois dans l'eau, il lui suffit d'ouvrir les yeux et de poser sa main sur le sceau pour l'activer. Une fumée noire s'en échappa, et l'instant d'après, une vive douleur parcourait son corps comme pourvu de spasmes incontrôlables. La mort, il la sentait arriver comme une voiture à pleine vitesse : il voyait tout ce qu'il avait fait jusque là, repasser devant ses yeux comme un petit récapitulatif de sa vie. Mourir en essayant en sceau, voilà qu'il trouvait ça bien bête sur le moment. La douleur s'estompa alors lentement, mais malheureusement, Murphy perdit connaissance, et c'est en sentant ses forces le quitter qu'il voyait la surface du lac s'éloigner de lui. Son corps tombait alors lentement jusqu'au fond de celui-ci, laissant le sceau gravé sur son bras, intacte, malgré tout.
Cela faisait deux jours maintenant que le fils de la famille Pendleton était porté disparu. Encore une semaine de plus à attendre avant que les autorités ne déclarent sa mort officiellement. Personne n'avait réellement d'informations au sujet de sa disparition : certains l'avaient vu en direction du lac, non loin du village, mais ils n'étaient plus sûrs de rien. Des rumeurs racontaient qu'il avait fugé, d'autres racontaient qu'un tueur l'aurait assassiné … Toutes ces rumeurs qui furent bel et bien détruites lorsque les recherches se focalisèrent sur le lac. Les autorités annonçaient la chose rapidement : Murphy était certainement mort, mais dans le cas où ils pouvaient retrouver le corps, ils procéderaient à une autopsie pour avoir de plus amples détails. C'est ainsi que le Lac commença à être fouillé de fond en comble, non stop. Ce ne fut qu'un jour après le début des recherches qu'un nageur chargé de la recherche fit une étrange découverte. Selon leur recherche, un poids qui pourrait ressembler à celui d'un corps humain, de la taille d'un enfant, avait été repéré dans le fond de l'endroit. Ça avait beau être une supposition, l'espoir y était. Et après toute une organisation, le corps fut enfin repêché. Les nageurs le remontaient, à la fois stupéfait, horrifié, mais surtout, dérangé. Ce petit corps tout froid était bel et bien celui du même petit garçon qui avait disparu … Cependant, quelque chose n'allait pas. La petite barque dans laquelle ils avaient déposé le corps revînt à terre quelques secondes après, laissant le « cadavre » aux inspecteurs présents. Ils se penchèrent au dessus de celui-ci, perplexe car il était loin d'être dans un état de décomposition, mais tout bêtement … Mouillé. Sans que personne ne le remarque, le sceau encore imprimé sur le bras du garçon se liquéfia, disparaissant comme par enchantement. Soudain, un inspecteur, attiré par le soulèvement de l'abdomen du cadavre, s'en approcha pour tendre son oreille à celui-ci. Impossible, devait-il se dire alors qu'il entendait un cœur battre derrière la poitrine de Murphy. Aussitôt, il ordonnait d'appeler les urgences, en hurlant que le petit était vivant, chose que personne ne pouvait croire jusqu'à ce que le premier concerné daigne ouvrir ses yeux encore fatigués et ses paupières pâteuses d'eau. Bientôt, la foule s'attroupait autour de lui, le surnommant miraculé, alors qu'il était amené dans l'hôpital du village.
•••
« Je ne comprends pas, je suis navré. Vous voyez, une personne ne peut survivre sous l'eau … Pourtant le corps de votre enfant a bien vécu 2 jours entiers sous l'eau sans mourir. » expliquait le médecin.
Les parents, tout aussi choqués, restaient silencieux aux aveus pourtant bien réels. Leur fils, Murphy, avait vécu 2 jours entiers sous l'eau glacée du Lac, sans mourir. Miracle ? Magie ? Le village tout entier le prenait depuis comme une bête de foire ; adulé par ses amis à l'école, il était ensuite assailli par les proches de sa famille pour qu'il leur révèle son petit secret. Murphy ne faisait que se taire à leur appel, restant toujours aussi calme et passif. Personne ne serait en mesure de le comprendre, puisque personne ne serait en mesure de le croire. En effet, comment croire un gamin qui raconterait d'une voix enfantine qu'il a survécu sous l'eau pendant deux jours grâce à un sceau qui s'est révélé assez puissant pour le tenir en vie ? Il savait qu'il passerait pour un enfant au mental désordonné, ou pire encore, un fou à lier. On le séparerait de ses deux parents, et c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait. A ses amis, sa famille, ses proches, tout le monde … Il restait le même petit garçon silencieux. De plus, les médecins étaient formels sur un détail : Murphy était devenu fragile physiquement. Son métabolisme en avait pris un sacré coup et on lui prédisait une santé fragile jusqu'à la fin de ses jours. Ses parents ne savaient que faire dans cette situation, ils décidèrent d'aller dans une grande ville, là où vivait les meilleurs médecins et scientifiques, qui seraient peut-être capables d'expliquer le phénomène. Quelques jours après cette décision, ils étaient là, tous les trois, à se promener dans Tokyo. Ils louèrent un appartement non loin d'un cabinet médical où ils pensaient pouvoir emmener leur fils, en attendant de prendre un rendez-vous.
Jusque là, tout était calme et paisible. Ses parents étaient légèrement inquiets, mais préféraient rester confiants : la solution à ce mystère ne pouvait se trouver que dans la science ! Murphy les avait accompagné sans leur préciser que ceci était lourdement inutile, et que de toute manière, les médecins ne trouveraient rien de plus que celui du village. En attendant cette fameuse rencontre avec un toubib, Murphy se replongeait dans les livres de connaissance sur les sceaux, en espérant en apprendre encore plus qu'auparavant. Il le cachait fermement, mais il était tellement heureux d'avoir réussi son premier sceau, même si la puissance de celui-ci l'avait un peu dépassé sur le moment. Les détails, il les aborderait plus tard ; dans l'instant, il préférait apprendre de nouveaux signes. Ce fut le premier soir que la famille passa dans le petit appartement que tout se termina. Il faisait nuit, le père avait décidé de regarder un film assez long avec sa femme, pendant que leur fils continuait son feuilletage de livre. On vînt alors frapper à la porte, et ce fut le père qui alla répondre. Sa mère se leva brusquement, soudainement sur ses gardes, et s'approcha de Murphy, son index posé sur ses lèvres. Il fallait faire silence. Pour la première fois, l'enfant qu'il était ressentait de la peur, pas celle des monstres en dessous du lit, ni celle des histoires de magicien ou d'ogre qui attrapent les enfants, non. La peur de la mort. Son père s'était arrêté devant la porte close, questionnant l'identité de la personne se trouvant de l'autre côté. « Un livreur de pizza » était soi-disant derrière. Sa mère prit Murphy en dessous des bras et le souleva soudainement, le faisant presque sursauté. Ni une ni deux, elle s'approcha de la fenêtre de la pièce, et l'ouvrit en déposant son garçon de l'autre côté. Interrogé, surpris, complètement sorti de la réalité, Murphy ne comprenait pas. L'appartement était au rez-de-chaussé, donc aucune crainte pour lui qu'il tombe d'un étage mais pourquoi mettre son fils à la fenêtre ? La réponse ne se fit pas attendre. Quelques secondes plus tard, la porte était violemment défoncé par des hommes en noir, costard cravate, qui abattirent le paternel de quelques coups de revolver dans la tête. Sa mère pointa du doigt la rue à son fils, en lui jetant un livre épais, juste avant que les hommes ne s'approchent d'elle, Murphy recula de quelques pas, croisant le regard de ses horribles hommes.
« Cours, mon chéri ! COURS ! »
L'adrénaline fut plus forte qu'autre chose : le voilà partit en courant à grandes enjambées de l'appartement, en essayant d'ignorer les horribles cris aigus de sa mère derrière lui, serrant tout contre lui, le livre qu'elle lui avait jeté. Ce livre, il se doutait de ce qu'il représentait pour ses géniteurs : c'était le fruit de leurs grandes recherches sur les sceaux. L'instinct était plus fort que tout. Sans même comprendre pourquoi, il s'était mis à courir, sans pouvoir s'arrêter, dans les rues noires de Tokyo, en pleine nuit. Sa course effrénée s'éternisa pendant de longues minutes, jusqu'à ce qu'il finisse par tomber près d'une poubelle, dans un coin de rue mal famée, épuisé. Un vieux carton traînait près de la boîte à ordure, et dans l'instant présent, ce fut sa seule maison. Mise sur le côté, il s'était réfugié dans la boîte, recroquevillé sur lui même, dans un silence pesant. Impossible de savoir s'il avait pleuré de peur ou de tristesse ce jour là, mais ce il avait pleuré, silencieusement. Il se questionnait lourdement sur ce qui venait de se passer : qui étaient ses hommes ? Pourquoi ses parents ont-il eu l'air si affolés alors qu'ils ne savaient pas même qu'ils étaient ? Que voulaient-ils ? Toutes ses questions finissaient par avoir comme réponse, de simples suppositions venues d'un esprit réfléchi. Pour Murphy, ça tombait sous le sens, ou presque ; ils étaient venus pour le livre, qui ressassait les recherches de ses parents sur les sceaux ... Ou peut-être étaient-ils venus pour lui : il savait contrôler et faire des sceaux après tout. Un pouvoir qui eût raison de ses parents. Dans tous les cas, à quoi bon réfléchir. Il était désormais seul dans une grande ville, sans aide ni rien. Huit ans, déjà obligé de quémander dans la rue. La vie devînt soudainement … dure. Il devait se contenter de ce qu'il avait, il ne se changeait pas, il volait pour se nourrir, … Mais ils ne demandaient pas d'aide aux passants. Son habituel mutisme ne le lui empêchait pas, néanmoins, il n'avait pas envie, quitte à mourir dans la rue, il voulait le faire avec fierté. Sa santé bancale ne lui facilitait rien. Depuis qu'il errait comme un animal sauvage dans les avenues, il était malade, encore plus que d'habitude. Lorsqu'il ne toussait pas, il respirait mal, ou avait des montées de fièvre … Tout allait mal.
Une semaine s'écoula. Le temps paraissait long, et la faim quant à elle, n'était jamais comblée. Murphy vivait au jour le jour, comblant l'ennui en dessinant des sceaux, avec l'aide du livre que lui avait donné sa mère. C'était souvent grâce à eux qu'il réussissait à voler sans se faire prendre ; un petit tour par-ci, un petit tour par là … La maîtrise venait progressivement. Et puis un jour, alors qu'il traînait comme à son habitude dans la rue, il remarqua une passante dont le sac laissait apparaître une petite bouteille d'alcool encore fraîche. Aussitôt, il se cacha dans un coin, traça un sceau sur la paume de sa main – toujours avec son sang, et fit doucement sortir la bouteille du sac. Tel un prédateur, il courut pour la ramasser au sol, avant de repartir dans sa petite cachette, derrière une poubelle. Tenant fermement la bouteille entre ses mains désormais quotidiennement sales, il afficha un léger sourire pour cette « bonne pêche ».
« Nan mais t'veux que je t'aide gamin ?! »
La bouteille, attrapée par une main inconnue, disparut sous les yeux du jeune garçon presque aussitôt. Se retournant brusquement, Murphy put réaliser que pour une fois, il n'avait pas choisi la bonne cible. Non seulement elle l'avait repéré – et lui avait repris la bouteille – mais c'était une femme. Une grande femme aux cheveux longs qui semblait être tout particulièrement attaché à son alcool. Étonné d'avoir été pris la main dans le sac comme un débutant, il pestait intérieurement pour son manque de pratique les vols à la dérobée. Il toussota légèrement en tournant les talons à la jeune femme, qui, par manque de bol, se mit à le suivre. Un certain stress commença à l'envahir. Pourquoi fallait-il qu'elle le suive ? Au bout de quelques minutes, il se décida à s'arrêter pour faire face à cette « grande personne », dans le but de lui demander pourquoi diable le suivait-elle.
« T'as l'air bien seul, gamin. Et malade aussi. »
C'était facile de dire ça. En quelques coups, elle aurait pu l’assommer, l'embarquer et le tuer comme tout bon meurtrier. Pourtant, ce fut loin de l'être. S'accroupissant en face du garçon, elle posa une main sur son front, laissant apparaître un étonnement soudain chez elle. Sans même lui demander son avis, elle lui attrapa la main et l'embarqua avec elle. Murphy était trop affaibli pour se débattre, il la laissa faire, bien conscient que cela pourrait être ses derniers instants. La fatigue le prit d'assaut alors qu'elle le traînait par la main, et il eût vite fait de s'évanouir. A son réveil, cette même femme le scrutait de part en part, cherchant, s’inquiétant apparemment de son état. Restant parfaitement stoïque, il se releva, interrogé intérieurement de ne pas être dans une chambre d'hôpital, mais de n'être que dans une chambre normale, celle d'une maison, qui devait appartenir à la jeune femme à l'origine de sa survie. Posant ses mains sur ses hanches, elle lui fit un petit sourire, décontractée.
« Alors, bien dormi ? -Qui êtes-vous ? -Saiko Haichi. Et toi, le mioche ? -Murphy … Pourquoi m'avez-vous aidé ? -Ça partait d'une bonne intention. Tu d'vrais me remercier non ? »
Après un court instant de silence, il s'abaissa légèrement en avant pour la remercier de son aide, mais surtout, de l'avoir pris chez elle sans sourciller alors qu'il l'avait volé. Elle paraissait légèrement – ou même peut-être carrément – ivrogne, mais elle était douce et gentille.
C'était une rencontre si simple. Pourtant, ce fut grâce à elle, à Saiko, que Murphy put survivre. Elle lui proposa de rester avec elle, ce qu'il déclina tout d'abord, se croyant indépendant et capable de vivre par lui même. Ce fut à l'aide d'argument assez convaincant concernant sa santé qu'elle arriva à le convaincre de rester. Tout ce qu'il voulait lui, c'était ne plus causer de tort à personne, comme avec ses parents. Pourtant, en étant malade comme un chien constamment, il ne pouvait que finir par accepter. Cette femme qui ne le connaissait pas il y avait encore quelques heures, passa du statut d'inconnu à celui de mère. Tout ceci en prenant en compte qu'elle avait déjà recueilli un autre garçon par le passé, qui donna à Murphy la place de cadet de cette famille étrangement recomposée. Cet aîné dont il fit la connaissance rapidement, se dénommait Dante McCry. Leur première rencontre fut des plus étranges pour lui : cinq ans de différence, Dante était l'opposé du garçon. Il lui paraissait taquin, frivole, moqueur, la personnage qui se prenait le moins au sérieux au monde. Leur deux personnalités se confrontaient ainsi : Dante, le grand frère enjoué et Murphy, le cadet silencieux.
Au début, Murphy restait passivement froid à son égard, pas par orgueil, mais pas peur ; comment devait-il s'y prendre pour parler avec quelqu'un qui avait cette aisance incroyable pour aller vers les gens ? Là était sa grande question. Deux personnalités qui se repoussaient mais qui se complétaient pourtant si bien. Après quelques mois passés ensemble, à apprendre à se connaître, Murphy finit par surnommer Dante « frangin », parce que n'étant néanmoins pas du même sang, il le considérait comme tel. Saiko était aussi devenue « Maman », avec le temps qui passait, tout les rapprochait. Il ressentait un grand respect pour celui qu'il considérait comme son frère, en plus de l'envier pour tout en général : cette approche des filles qu'il n'avait pas, cette intelligence, cette estime de soi … Murphy n'avait rien de tout ça, et il songeait à devenir un jour, aussi doué que son aîné. Ce fut au fil des années qu'il put cerner son frère un peu plus chaque jour : cet aspect de grand moqueur qu'il avait envers tout le monde ne révélait pas le grand esprit qui se cachait derrière. C'était silencieusement que le cadet comprit que son frère était doté d'énormément de qualité – plus qu'il n'en laissait paraître -, et cela le rendait polyvalent dans beaucoup de domaine. Afin de pouvoir atteindre ce même niveau, il commença à travailler durement sur les sceaux que ses parents avaient créé – tout ceci avec l'aide du livre dont il avait morbidement hérité. Pendant huit ans, sa vie se résumera à ce qu'il y a de plus beau à ses yeux : vivre entouré d'une mère et d'un frère, tout ceci en continuant un apprentissage méticuleux des sceaux. Chaque fois qu'il réussissait, il montrait son expérience à Saiko, toujours là pour lui ébouriffer les cheveux – pas seulement à lui d'ailleurs – lorsqu'il triomphait dans une expérience. Leur mère était toujours comme ça : toujours là pour les soutenir et les encourager comme de vrais fils, elle était la première à leur venir en aide. Elle & Dante étaient d'ailleurs souvent derrière Murphy pour sa santé, ce qu'il leur reprochait à chaque instant. Il se voulait fort, donc indépendant, selon ses principes. Non … En réalité, il n'avait juste pas envie d'inquiéter sa seule famille. Il se savait fragile, mais faisait attention à ne pas pousser ses entraînements trop loin ; il connaissait ses limites. Malgré ça, il tombait souvent malade, mais rassurait vite le petit monde avec un slogan qui lui était devenu propre : « Que ce soit possible ou non n'est pas le problème, je le ferais. »
Le temps passait lentement mais sûrement, et bientôt, Murphy atteignait l'âge de 16 ans. L'année 1991 fut l'une des plus difficiles a passé pour lui, pour la bonne raison que Dante partit de la maison, le laissant être désormais le seul homme de la maison. Il avait à peine eu le temps de lui dire au revoir qu'il était déjà loin du foyer familiale. C'était frustrant de le voir partir sans même savoir ce qu'il allait faire et où il partait ; en vain, il avait essayé de questionner Saiko à ce sujet mais rien n'y avait fait. Il en venait à se demander s'il reverrait son frère un jour, au vue de l'absence d'information totale à laquelle il faisait face. Il avait ressenti un réel vide soudain en réalisant qu'il ne restait que Saiko et lui dans la maison, mais par chance, sa mère avait toujours eu le chic pour mettre l'ambiance même dans l'ennui le plus total. Pendant 5 ans, sans aucune nouvelle de son aîné, il ne se passa rien d'extraordinaire : Murphy continuait ses études et ses entraînements sur les sceaux. De jour en jour, de mois en mois, sa puissance augmentait, il était capable de maîtriser des sceaux de plus en plus puissant à chaque essai. Il venait d'avoir 21 ans lorsqu'un jour, il revînt de la bibliothèque chez lui, ressentant une espèce de frustration étrange. Il se sentait suivi. Traversant la ville jusqu'à chez lui, il ne put user d'aucun sceaux pour vérifier ce sentiment d'observation. Arrivé à la maison, il salua Saiko, comme d'habitude, d'un « J'suis de retour, M'man. », avant de rester quelques instants à la fenêtre. Cette impression n'était malheureusement pas toute neuve ; cela faisait déjà quelques mois qu'il avait ressenti à plusieurs reprises, cette sensation qu'on l'épiait. A cet instant, c'est vrai, il avait peur. Peur que Saiko soit en danger pour une quelconque raison qui lui serait liée. Il ne lui en avait d'ailleurs jamais parlé, parce qu'il la savait inquiète rapidement. Pendant tout ce temps, il s’inquiétait alors silencieusement. Ce même jour, lorsque le Soleil se coucha, elle & Murphy mangeaient tranquillement devant un bon vieux film américain. Ce genre de soirée n'avait plus rien d'extraordinaire pour eux et ils en avaient pris l'habitude comme s'ils s'agissait d'une tradition. Seul le son du film résonnait dans la maison ce soir-là. Les pubs venaient de commencer quand Murphy entendit un son qui le fit faire un bond sur ses deux jambes. Quelqu'un toquait à la porte. Ça n'aurait rien eu d'étrange si on venait toquer en plein jour, seulement … Il était 22 heures. Saiko lui fit signe d'aller répondre, au vue de la réaction peut-être poussée qu'il avait eu en entendant le son de la porte retentir. Ni une ni deux, il partir à la porte, posant une main sur la poignée, hésitant à ouvrir celle-ci. Une hésitation qui était toute naturelle.
« Qui est là ? -Monsieur Pendelton je présume ? Nous sommes des représentants de la Société d'Archéologie Scientifiques. »
Alors que les hommes derrière la porte déblatéraient tout un discours sur leur soi-disante compagnie d'archéologie, le jeune homme fit claqua des doigts pour attirer l'attention de Saiko alors qu'il s'approchait d'elle silencieusement. Il sortit rapidement un gros livre du tiroir de la commode, ce même gros livre que lui avait donné sa mère biologique il y a quelques années, et le tendit à la jeune femme d'un air bien sérieux.
« Prends-le, va t-en aussi loin que tu le peux et jette le dans un endroit où personne ne pourra le retrouver, d'accord ? -Ohé ohé, attends qu'est-ce- ... »
Avant même qu'elle n'eût le temps de terminer sa phrase, la porte de l'entrée vola, défoncée par l'un des trois hommes qui venaient de faire un premier pas dans la maison. Aussitôt, Saiko bondit sur ses jambes, le livre en main, prête à détaler comme Murphy le lui avait indiqué. Le jeune homme plaça ses deux mains devant lui, attendant une première offensive de leur part, alors que les sceaux au centre de ses mains, s'illuminait lentement. Un des hommes lui fonça dessus, en prenant soin de lui attraper les mains, alors qu'un second se jetait sur sa mère, dépourvue d'une option sortie. Le troisième qui semblait être le chef s'avança vers Saiko pour lui prendre le livre des mains avec en prime une gifle envoyée dans le visage de la jeune femme. Le subordonné qui tenait fermement Murphy, prenait une grande attention à ce que celui ne joigne pas ses mains pour utiliser un sceau en guise d'attaque. Ce fut avec le livre dans les mains qu'il s'approcha du jeune homme, fermement maintenu.
« Eh bien, eh bien. Comme on se retrouve. Vous avez grandi Monsieur Pendelton. »
Il s'arrêta net, détaillant avec des yeux captifs le visage de l'homme qu'il avait en face de lui. Sa mémoire lui avait fait défaut dans le feu de l'action, et il n'avait pas même pas réalisé qu'il s'agissait du même homme qui ce fameux soir, avait réduit ses parents au silence éternel. Une haine indescriptible venait lentement envahir son expression faciale, presque au point de montrer les crocs. Une abominable colère mêlée à une soif de vengeance grandissait comme une plante carnivore en lui : cette envie de meurtre allait le consumer.
« C'est vous … C'est vous qui avez tué mes parents il y a treize ans … -Vous avez bonne mémoire. Le livre que nous étions venus chercher … Nous ne l'avons finalement jamais trouvé. Parce qu'on racontait que le fils Pendelton avait eu le temps de prendre la poudre d'escampette avec, avait-il poursuivi d'un ton presque amusé. Vous savez, il nous a fallu du temps pour vous retrouver. Vous avez un don pour jouer au cache-cache. »
Calmement, l'homme sortit un revolver de sa poche, esquissant un fin sourire, alors que les prunelles ébènes du jeune homme s'ouvraient tel des trous noirs, prit d'une certaine surprise. Il lança un regard vers Saiko, tenue par le second homme ; elle le regardait presque désespérément, comme si la suite de l'histoire lui était déjà connue, et qu'il était trop difficile pour elle de l'accepter. Lentement, presque pour en faire encore plus souffrir la jeune femme, il leva son arme vers Murphy, pointant à deux mètres de lui, le centre de sa tête.
« Nous prenons le livre, et nous vous envoyons rejoindre vos parents. Équitable non ? »
Tout s'est passée tellement vite. Parce qu'il avait réalisé à quel point la mort le touchait du bout de son doigt, il eût pour réflexe de fermer les yeux avant qu'elle ne l'emporte, au moins pour trouver la paix intérieure dans le confinement qu'était le silence. Une fois les yeux clos, un cri retenti, celui d'un homme, puis un coup de feu. Mais rien. Pas même une douleur à la tête, rien. Il en était presque étonné que la mort soit aussi douce … Sans réaliser que ce n'était pas la sienne qui venait de retentir. En ouvrant les yeux, il aperçut Saiko, juste devant lui, à quelques centimètres, les bras étendu comme pour faire bouclier, raide comme un poteau. Elle resta là, quelques secondes, avant que tout son corps ne tombe sur le côté comme un poids mort. Murphy entrouvrit la bouche en la regardant, affalée au sol, le regard presque vide, et un trou béant au niveau de sa poitrine, duquel s'écoulait du sang en masse.
Son sang ne fit qu'un tour.
Dans l'action, l'homme le tenant par les deux bras relâcha sa garde, laissant le temps au jeune homme de l'envoyer de le mur par la pression d'un sceau. Dans la seconde qui suivait, il créait un autre sceau pour accélérer sa vitesse temporairement, et attrapa le revolver du chef pour le retourner contre lui. Ce fut sans aucune hésitation qu'une fois l'arme collée contre sa tempe, il appuya sur la détente, le tuant net. Le dernier des subordonnées qui restait se prit la dernière balle qu'il restait dans le chargeur, s'écroulant au sol comme un débris. Quelques gouttes de sang avaient explosé à son visage, lui donnant encore plus l'air d'un meurtrier assoiffé. Une fois le plancher débarrassé, il s'approcha de suite de Saiko, qui pendant les quelques secondes qui s'étaient écoulées, avait eu le temps de perdre trop de sang pour que la vie lui soit accordée.
Murphy s'agenouilla à côté d'elle, levant sa tête délicatement pour la serrer entre ses bras. Ses yeux le brûlaient à n'en plus finir : ils brillaient d'une tristesse limpide, mais toutes les larmes se retenaient de tomber lâchement de ses deux prunelles noires. La respiration de la jeune femme se faisait saccadée et bruyante, alors qu'une de ses mains se posait sur la tête du jeune homme, la lui faisant relever.
« Maman … Pardon … Pardon … Pour tout … ! » Peu importe comment il essayait d'afficher les mots, il n'y arrivait pas. « Je suis désolé … Je t'en supplie, ne m- … » Sa respiration le coupa alors que des larmes sortaient inexorablement de ses yeux teintés de rouge. La serrant encore plus fort contre lui, la jeune femme approcha la tête de son garçon près de ses lèvres, déposant un baiser sur son front, le poussant à se mordre la lèvre inférieur pour ne pas fondre en larmes en face d'elle. « Maman, ne me laisse pas ... ! » Sa main recouverte de sang vînt se poser sur la joue du jeune homme, alors que ses yeux commençaient à se clore lentement.
« Je vous aime, les garçons … Ne l'oublie pas. »
Ses yeux s'étaient définitivement fermés pour le plus beau des sommeils, laissant Murphy enfoncé son visage contre ce corps désormais inerte, mais encore chaud d'un amour maternel. Accablé par les paquets de larmes qui dévalaient ses joues comme des bombes, il aurait voulu hurler de tristesse, mais aucun son n'arrivait à sortir, seul celui d'un chagrin douloureux et intérieur, qui rassemblait la perte de Saiko avec celle de ses parents. La suite fut brève : le pouvoir des sceaux lui ayant pomper toute son énergie, il perdit connaissance dans les minutes suivantes, et fut retrouvé par les voisins, inquiets des bruits qu'ils avaient entendu. Le corps de Saiko fut transporté, et Murphy, envoyé dans la section soin d'une prison sous haute surveillance.
Le jour de son procès, il acquiesça à toute la liste de fautes qui lui étaient reprochés : meurtre de trois agents de l'Association d'Archéolgie, et avec surprise, assassinat de Saiko Haichi. Les empreintes, le sang … Tout coïncidait pour le rendre coupable, à son regret. Mais il n'avait plus rien à perdre, alors à quoi bon essayer de fuir les responsabilités quand elles nous tombent dessus. Condamné à 25 ans de prison ferme, et c'est ainsi que se terminait son histoire. Il ne demanda qu'une seule chose avant d'aller en prison : le gouvernement était l'organisation la plus renseignée du pays, voilà pourquoi il leur demanda de donner une lettre à un certain Dante McCry, s'ils étaient en mesure de le retrouver. La lettre, il l'avait faite un soir, avant son procès, avant qu'il ne soit officiellement jugé comme étant un quadruple assassin. En l'écrivant, il n'avait pu réprimander le chagrin qui l'abattait silencieusement à l'intérieur.
« Dante, A l'heure qu'il est, j'ignore où tu es, ce que tu fais, ou si tu es même encore en vie. J'espère que tu recevras ce message dans les temps voulus. A cet instant, je voudrais d'avance m'excuser, pour tout ce que j'ai fait, pour tout ce que je vais te dire, pour tout. J'ai été incapable de sauver Maman, et par ma faute, elle n'est désormais plus de ce monde. Si tu m'en veux, je comprendrais, si tu ne me considères plus que comme ton frère, je comprendrais, si tu me détestes, je comprendrais. J'accepte ma faute, d'avoir tué ces hommes, mais je n'ai aucun regret. Je te vois déjà m'insulter d'imbécile, et de tous les noms, mais prend en compte ma décision : je ferais face demain à la justice, et accepterais mon sort, quoi qu'il arrive. Si tu souhaites m'aider, écarte cette idée de ton esprit. Je ne veux pas de ton aide, je veux pouvoir être courageux, je veux me pardonner. Laisse moi en prison.
J'espère que tu me pardonneras un jour pour tout ça.
Ton frère. »
Dieu seul sait si ce fameux morceau de papier chiffonné lui est un jour parvenu entre les mains. Les jours d'après, il avait remis cette lettre au gouvernement avant de filer dans une cellule fermement protégée dans laquelle il alla croupir pendant sept longues années. Le temps est long. Très long quand on n'a plus personne vers qui se tourner. La prison était un lieu froid et sans attache : il n'y trouvait personne avec qui parler de la pluie et du beau temps. Jusqu'à ce fameux jour, il était persuadé qu'aucun évènement ne viendrait perturbé sa vie une fois encore. Il dormait dans le lit dans sa cellule, sur le point d'être embarquer dans un rêve, du bruit le réveilla brusquement, le tirant de sa somnolence propice. Il s'était relevé en quatrième vitesse, regardant avec une curiosité certaine, dans la direction du couloir. Il entendait des cris, du bruit, on hurlait et criait à tout bout de champ. C'était insupportable. Par habitude, il y avait des bagarres entre colocataires d'une même cellule, mais pour une fois, les bruits ne semblaient pas transmettre le même effet. Les gardiens criaient à l'aide, les prisonniers riaient ou se hurlaient dessus sans raison. Intrigué, Murphy se dirigea vers les barreaux de sa cellule, jetant un coup d'oeil à l'extérieur pour comprendre la situation. Aussitôt, une explosion retentit. Il se recula juste à temps pour ne pas être blessé, et Dieu sait qu'il l'avait échappé belle : les barreaux de sa cellule avaient été coupés en deux par la détonation. Sans se demander pourquoi, mais sans avoir l'intention de se sauver, il sortit par la fente qu'avait causé l'explosion, courant dans les couloirs du bagne pour trouver l'origine du vacarne qui poussaient les détenus à s'enfuir en courant. Il ne fallut que quelques minutes avant de tomber nez-à-nez avec une jeune femme, apparemment jeteuse de sortilèges à tout bout de champ. Une sorcière, s'était-il dit lorsqu'elle avait à son tour, attenté à sa vie. Le combat ne s'éternisa pas : au vue de sa puissance, Murphy n'eût que quelques minutes pour créer un sceau assez puissant pour la maintenir de force contre le sol, tel un sac de légume qui remue. Si elle continuait, la prison serait réduite en cendre, et même s'il s'était promis de ne plus faire usage des sceaux jusqu'ici, il n'avait plus le choix. Se concentrant pendant quelques instants sur sa cible, Murphy la maudit d'un sceau de transformation corporelle : désormais enfermée dans un corps d'enfant, la sorcière n'était plus une menace pour personne. Les gardiens s'occupèrent d'elle, et firent par de leurs remerciements au jeune homme qui les avait sauvés, eux, les détenus et toute la prison.
Mais même après cet incident qui avait fait pas mal de blessés parmi la population masculine de la bâtisse, tout eût bientôt fini de redevenir normal. La solitude le gagnait d'années en années, et bientôt, alors qu'il venait de fêter ses 28 ans, il eût … Une étrange visite. Il n'en recevait jamais, parce que personne n'avait besoin de le voir et personne ne le connaissait. La tête baissée vers le sol, le regard vide planté vers le bas, il fit la sourde oreille à cette personne qui venait justement lui rendre visite.
« Bonjour Murphy. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu, longtemps que tu croupies ici aussi visiblement. Je suis content de te revoir même si j'aurais aimé te recontrer dans d'autres circonstances. S'il te plait,... relève la tête et redresse toi. Fais face à ton présent, et à moi. Ne m'oblige pas à t'effacer la mémoire, par pitié. Elle est certes chargée d’évènements dramatiques, mais aussi comblée par d'heureux souvenirs, dont une part que je partage avec toi. Coupable d'amour, c'est tout ce que tu es. Et ça ne mérite pas vingt-cinq ans de prison ferme. Je suis sur que de là où elle est, Saiko te traite d'imbécile. Et dans le cas où elle ne le fait pas, je tiens à le faire pour elle : Imbécile. »
A l'entente de cette voix, ses yeux s'écarquillèrent, avant de se lever vers l'origine de ces paroles, entre autre, Dante. Se levant brusquement, il n'eût que pour premier réflexe, que de le regarder de en haut en bas pour vérifier si c'était bien la même personne qu'il avait connu. Pas de doute. C'était bien lui. Retrouver son grand frère après toutes ces années, ç'avait tout de beau. Mieux encore, il était venu dans le but de le tirer de son enfer. Enfer dans lequel il avait souhaité rester. Au fil d'une conversation longue et argumentée, Murphy accepta, à contre cœur, de quitter ce qui considérait comme étant sa punition morale pour ce qui avait pu se produire.
Ils n'eurent guère le temps d'avoir une réelle conversation frère à frère, le temps pressait : une guerre faisait régner la terreur entre humains et êtres mystiques ; et Dante avait décider d'agir. Son but était simple : créer une Institution qui serait le nid de toute une flopée d'êtres tous plus différents les uns que les autres, en plus d'humains. Dans les grandes lignes, Murphy n'avait pas vécu la guerre, pas dans son centre, il ne pouvait pas s'imaginer ce qui s'était passé, pendant tout ce temps où il croupissait en prison. Quelques jours après avoir accepté, il partit se concentrer au bord d'une falaise, au bord de la mer. Aucune terre n'était prête à accueillir tous ces êtres mystiques, alors … Pourquoi ne pas en faire une nous même ? Voilà, l'argument officiel qui lui avait été donné. Pendant 24 heures complètes, Murphy se concentra, assez pour que le lendemain, il réussisse, grâce à un sceau, à faire littéralement surgir une île de l'océan, l'Île Shima. La suite s'était faite simple : nommé Chef de l'Île, Murphy décida de loger résidence sur Shima, aidant son frère dans la lourde tâche qu'est le contrôle de l'Île.
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Prénom / Pseudo: Ah ha, belle énigme ? Genre (F/M) : Une éponge. Âge : Je dirais 16 ans ! Comment as-tu connu le forum ? C'est pas mon premier perso ~ Autre chose ? :) Je suis un poney rose.
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