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 Age : 31 Date de naissance : 28/12/1992 Localisation : J'suis plus sur votre carte. Loisirs : Ben... Trop de choses. Messages : 30 |  Sujet: Re: L'Aéroport Jeu 30 Aoû - 21:03 | | | La main de la brune s’était attardée contre la truffe de sa chienne, elle écoutait le pourquoi du comment, et l’avalait sans pour autant être plus que surprise que ça. Ses yeux en forme de billes s’étaient légèrement écarquillés, avant qu’ils ne reprennent leur taille normale. Kuroe avait eu un sourire en se remémorant ce que venait de dire Julian. Un illusionniste. Elle ne trouvait pas ça drôle, ni même attendrissant… C’était juste un sourire à la Kuroe. Il ne servait à rien, seulement à habiller son visage. Le genou de Kuroe était humide, à cause de la truffe de Baby qui était posée là depuis un temps, la brune tapota alors sa jambe, comme si le tissus allait sécher plus vite. Geste stupide, mais humain.
Kuroe répondit cependant à la question de Julian sur l’identité de sa chienne, son sourire toujours accroché aux lèvres :
« Baby. Le premier mot que j’avais vu. Enfin bon, si ça avait été « merde », j’aurais cherché plus loin. » La chienne se laissa caresser, docile, avant d’aller voir le Julian pour quémander d’autres caresses.
Maintenant, ça allait être à son tour de dire ce qu’elle fichait ici. La Kuroe souriante et naïve. Laissant son regard se poser sur son chien qui s’était couché près d’eux, elle attendit la question de Julian qui lui semblait chercher à connaître la nature de son pouvoir. Lorsqu’il lui posa enfin la question, Kuroe se massa la nuque en soupirant légèrement, réfléchissant quelques secondes à comment formuler sa réponse sans balbutier ou buter sur des mots. C’est que la Kuroe avait un débit de paroles qui pouvait être en mode accéléré lorsqu’elle veut parler de quelque chose qui l’ennuie. Finalement, elle lui dit, d’un ton qui se voulait le moins hésitant possible :
« Je ne sais pas. On m’a demandé de venir ici parce que j’étais un être inférieur. Je crois que c’est parce que je suis… Un démon. Un peu spécial à vrai dire, lorsque je suis prise d’une émotion violente, je me transforme en ce… Cette chose, et j’absorbe les rêves, les cauchemars, des souvenirs désagréables… Pour les refaire vivre à ma victime, qu’elle soit consciente ou non. »
Kuroe passa une main à son visage. Elle détestait – haïssait – cette partie salace d’elle. Ça ne lui correspondait pas. C’était une malédiction, et pas autre chose. Soupirant un coup avant de se remettre à sourire, elle regarda Julian qui semblait avaler la nouvelle. Elle ne savait pas quoi lui dire d’autre… Qu’elle était désolée ? Pourquoi, elle n’avait pas à l’être. Est-ce que ça va ? Ouvre tes yeux et regarde, constate ! Kuroe ne savait pas quoi balancer, des idées farfelues lui passaient par la tête « Au fait, ma sœur a vu un concombre des mers ! » ou « J’ai envie de bouffer des frites »… Des idées stupides et incohérentes.
Et comme le silence qui s’était imposé n’avait pas suffi à gêner davantage l’ex-militaire, son ventre se mit à gargouiller. Premier réflexe – stupide –, Kuroe posa sa main sur son ventre comme si ça allait taire le bruit. Suite à cela, un deuxième réflexe nerveux : le rire. La chienne s’était relevée d’un coup, comme si la réaction de la brune l’inquiétait. La maîtresse, elle, avait posé ses mains derrière-elle, en guise d’appui, tandis qu’elle regardait le ciel sombre et ses quelques étoiles. Elle se mit à chercher ses constellations : le chou-fleur « je-te-fleure » et la margarine d’orangeade. Elle eut vraiment du mal, et elle retint un rire en plaquant une de ses mains contre ses lèvres. Kuroe ou rire pour rien. Un bon public bien niais qu’était la francophone.
Elle parvint cependant à trouver margarine d’orangeade. Elle eut un grand sourire malgré elle. Les meilleurs souvenirs étaient toujours ceux qu’on revivait. Refermant sa veste à cause de la température fraîche, elle enfouit ses mains dans ses poches avant de rejeter son regard vers Julian.
« Tu es venu tout seul ? » |
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 Age : 32 Date de naissance : 10/07/1991 Localisation : Je suis pas sur la carte Loisirs : Chant, guitare, ... Messages : 77 | | Sujet: Re: L'Aéroport Sam 8 Sep - 15:09 | | | « Encore heureux., commentai-je en souriant. Quoi qu'il en soit, je suis enchanté de te rencontrer Baby, et je te souhaite beaucoup de courage avec une maitresse comme celle-là. »
La parole fut suivie par un geste affectueux, une petite caresse le long de son crâne tout poilu. Je n'avais pas encore deviné son sexe, mais je m'en fichais plutôt pas mal. Ce n'est pas comme si j'envisageais de coucher avec un animal. La zoophilie, trop peu pour moi. Je me contentais des informations que je possédais sur lui ou elle, elles suffisaient largement. Ceci dit, je n'étais pas tout à fait satisfait de ce que je savais sur sa maitresse. J'étais plus curieux à son égard, intéressé et inquiet. Mais pas par rapport à son membre. J'étais déjà conscients, c'était assez flagrant comme ça. Plutôt concernant les raisons de son voyage jusqu'ici, et particulièrement sa nature.
Je ne tardai pas à lui poser de but en blanc la question. Et à contrario, elle mit un temps avant de me répondre, réfléchissant sans doute à comment l'avouer. Je la regardai cogiter, fixant tantôt ses lèvres, tantôt la main avec laquelle elle se massait la nuque. Finalement, je m'arrêtai au niveau de ses yeux, qu'elle avait rivé sur son chien comme pour fuir le contact visuel avec moi. Elle prit une courte inspiration après avoir soupirer et me déclina son identité, levant le voile sur la partie d'elle que je n'avais jamais vu.
Un être inférieur, un démon, cette chose. Elle s'était qualifiée de façon peu flatteuse, mais c'était fort compréhensible. Je ne pouvais que comprendre. On avait dû lui répéter tellement de fois qu'elle s'était mise à croire ses absurdités et se considérer de la sorte à son tour. Du harcèlement moral et involontaire, qui a eu raison de la Kuroe courageuse qui revendiquait qui elle était avec une certaine fierté dissimulée. Grand heureusement, cette Kuroe n'était pas morte, elle vivait encore, enfermée dans un manque croissant de confiance en soi. J'espérais que vivre sur cette île, entourée d'êtres tous aussi spéciaux qu'elle allait la libérer. Parallèlement, j'étais bien sur très étonné de son pouvoir, voire choqué. Je ne le montrai aucunement, et pourtant. Comment aurais-je pu imaginer un quelconque rapprochement entre un démon et le -presque- ange qu'elle est ? Paradoxe.
Un silence s'installa. Cependant, il n'était pas embarrassant, ni là par pudeur. Juste que je n'avais pas su quoi dire sur le qui-vive, et que de toute façon, il n'y avait plus rien à rajouter. Elle était cette chose qui absorbe les rêves et les cauchemars pour les faire revivre ? Très bien. Ça ne changeait pas grand-chose pour moi. J'apprenais seulement une autre facette de sa personne, mais celle-ci ne modifiait pas mon point de vue à son sujet. Je la vis lever les yeux au ciel, et je l'imitai, observant les étoiles comme nous l'avions fait un soir. Je réussis à repérer l'une de nos constellations, margarine d'orangeade, visiblement en même temps qu'elle car nous sourîmes à cet instant synchroniquement.
Un gargouillis mit un terme au silence. Elle eut un rire maladroitement contrôlé et retira sa main de sa nuque pour la poser sur son ventre, et tenter de le faire taire. Rien à faire, il continuait sa symphonie, ce qui attisa la curiosité de la chienne qui se dressa sur ses quatre pattes, perturbée par ces étranges bruits. Je profitai de l'occasion pour me lever, débarrassé du poids de la bête. Celle-ci sauta ensuite du banc pour se frotter contre mon mollet.
« Rentrons. Il se fait tard et j'ai l'impression – corrige-moi si je fais erreur- que tu as faim, » lançai-je un brin moqueur, tapotant gentiment la gueule de sa chienne.
D'accord avec mes propos, elle me rejoignit et sur le chemin vers l'autoroute, m'interrogea sur mes contacts ici tout en remontant sa veste. Remarquant qu'elle avait froid, je retirai la mienne pour la lui passer, resserrant ensuite la bandoulière de mon étui pour éviter que ma guitare ne glisse. C'était aussi une excuse pour ne pas à devoir lui répondre promptement. Penser aux personnes avec qui j'étais arrivé, me rappela évidemment Johanne et notre dispute de tantôt.
J'avais mal au ventre juste en y repensant. Dire que j'avais fui ses reproches sans m'expliquer ou m'excuser, et que je l'avais laissé partir sans lui rappeler les consignes de sécurité. Quel grand frère irresponsable j'étais.
« Non. Johanne m’a accompagné. »
Inutile de lui préciser qu'elle était ma sœur, elle était au courant. Sifflant un taxi, on monta à l'intérieur et on attacha nos ceintures, indiquant la direction à suivre aussitôt. Si on ne se dépêchait pas, les gardes risquaient de fermer les portes et d'interdire l'accès au bâtiment. Et dormir dehors, sans façons.
En pensant à ma sœur, je ne pus m'empêcher d'avoir l'image d'Elric en tête, et d'appréhender notre prochaine rencontre. Fallait-il vraiment que je le quitte, mes raisons étaient-elles logiques ? Je ne craignais pas seulement sa réaction, mais aussi la mienne après coups. Mais ce n'était pas le moment d'y songer, j'étais avec Kuroe, il ne fallait pas que je gâche les retrouvailles. Le coude contre l'embrasure de la vitre, les doigts mêlés dans mes cheveux, je la regardai du coin de l'œil. Elle était joliment éclairée par les rayons de la lune.
« Franchement, tu es devenue une très jolie femme, chuchotai-je, la voix taquine. Si je ne te respectais pas autant, je t'aurais probablement demandé de me faire une gâterie. » |
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