Routes

Les routes sont parfois étroites alors pas d'imprudence au volant ! Respectez les limites de vitesse, c'est préférable ... autant pour vous que pour les pneus de la voiture.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Je suis fatigué, je suis fatigué, ne pouvait s'empêcher de se dire Ethan. Sa course effrénée l'avait conduit jusqu'ici, autrement dit, perdu au milieu de nulle part. Enfin, nulle part est un grand mot. Disons que le Brun se retrouvait sur une route. Autrement dit, elle devait conduire quelque part, mais Ethan n'avait aucune idée de sa destination. Qui plus est, le simple fait de mettre un pied devant l'autre le fatiguait plus que n'importe quoi. Sa poitrine se soulevait en mouvements irréguliers et sa respiration était très hachée. Un filet de transpiration prenait forme sur le haut de son front. Il avait beau essayer de contrôler sa respiration comme on le lui avait appris lorsqu'il faisait de la course à pied, mais rien n'y faisait.

Les pensées se bousculaient dans sa tête. Il s'en voulait énormément d'avoir laisser Donovan seul, mais en même temps, lui parti, qui pouvait-il de nouveau violer ? Et puis, ce fantôme finirait bien par se fatiguer ! Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'il était dans le corps du Blondinet. Impossible qu'il y reste trop longtemps, il en était persuadé ! Ethan eut un petit sourire en regardant la veste qu'il avait piqué à Donovan. Elle était à l'aune de son possesseur. Très excentrique. Elle était d'un bleu foncé au reflets dorées avec des épaulettes à franges. Un blason représentant une grenouille était accroché sur le côté gauche, au niveau du coeur et une ceinture servait de fermeture à la veste. Cette dernière était de la même couleur que la veste, tressée. Autant dire que le Brun ne passait pas du tout inaperçu en déambulant habillé de cette manière !

Ethan regardait autour de lui, d'un air vide. Il était à bout de force. Ses paupières se fermaient par intermittence et il avait du mal à regarder devant lui. Qui plus est, il devait faire attention de ne pas se prendre de plein fouet les voitures qui roulaient à une vitesse incroyable. Le Rosenburg faillit tomber plusieurs fois sur l'asphalte du sol, mais se retint tout juste. Il finit pas s'asseoir sur le trottoir, le dos appuyé contre une maison. Il resserra les bras autour de son torse, essayant de garder la chaleur du mieux qu'il pouvait. Il tremblait de froid, mais il lui était impossible de rentrer. Il avait bien trop d'honneur pour ça ! Ethan regarda donc les gens passer devant lui, attendant que ses sens se calment.

Ano... Pourquoi on vole si bas ?

Là bas ! Il y a un monsieur ! Il faut l'aider !

Tu ferais mieux de t'accrocher, je crois que je l'ai mise un peu en colère !

( Oh owiii ! ><" )

Ca faisait maintenant quelques temps qu'Ethan se retrouvait en pleine ville, sans bouger le moindre muscle. Il était fatigué, c'était indéniable. La veste de Donovan avait beau être rembourrée, ses jambes étaient à nus et comme on le dit couramment, on se les pèles. Le Brun fermait de temps en temps les yeux, histoire de reposer suffisamment pour pouvoir rentrer. Quoi que le Rosenburg avait bien trop peur de tomber sur Monsieur-aux-cheveux-blancs-qui-veut-violer-les-gens pour désirer y retourner. Il ne pouvait donc qu'attendre ... Mais attendre quoi, le déluge ? Il avait froid, il avait faim et plus que tout, il voulait quitter cette saloperie d'île qui ne lui apportait que des problèmes pour le peu de temps qu'il y avait passé ! Rapidement, il se rendit compte qu'il était adossé à une boulangerie. Il le savait à l'odeur des pâtisseries qu'il pouvait sentir. Mais sans argent, autant abandonné. Finalement, c'était presque une torture pour lui de rester là. Son ventre grondait comme pas deux et on aurait pu penser de lui qu'il était un SDF en ce moment.

Puis tout d'un coup un OVNI s'approcha, tout près du sol. Ethan n'eut pas le temps de paniquer qu'il fut projeté dans les airs avant d’atterrir sur quelque chose de râpeux. De râpeux et de légèrement coupant. Du moins, la peau des fesses d'Ethan y était sensible. Instinctivement, le Brun se rattrapa à la seule chose qu'il avait sous la main, c'est-à-dire la jeune fille à la chevelure de feu qui se trouvait juste devant lui. Okay, ce n'était pas très galant de sa part, mais il ne fit passer qu'un de ses bras autour de sa taille, histoire qu'il n'y ai pas d'ambiguïté là-dessous. D'ailleurs, il murmura un petit " désolé " presque inaudible. Tout d'abord parce qu'il était fatigué, mais surtout parce qu'il avait la trouille. C'est-à-dire que ça faisait beaucoup de créatures surnaturelles pour une journée.

« Tu ferais mieux de t'accrocher, je crois que je l'ai mise un peu en colère ! »

Parce que ce truc peut s'énerver ? Oups ... dit-il en se rendant compte qu'il venait de traiter son " moyen de transport " de " truc ". C'était pas ce que je voulais dire, enfin ... Haha, continua-t-il gêné en passant sa main libre dans ses cheveux.

Totalement dépité de la situation, Ethan se maudit intérieurement d'avoir gâché sa vie de cette manière. S'il n'avait fait le con, il aurait pu éviter de chevaucher un Dragon sur cette île maudite. Je suis maudit, il n'y à pas d'autre mot... Que quelqu'un me sorte de cette endroit de fou !, hurla-t-il intérieurement, se débattant avec sa conscience pour rester conscient.

Julian proposa à la brune de rentrer, se moquant légèrement du fait qu’elle ait faim, ce qui la fit tirer une langue rose, une moue amusée sur le visage. Elle acquiesça aux propos, attrapant ses affaires et suivant le brun sur la route. Frappant un caillou sur son passage à l’aide de son pied, elle vit une veste dans son champ de vision qu’elle attrapa, regardant Julian qui remettait sa bandoulière correctement contre son épaule. Elle mit alors le manteau, posant au préalable son étui devant elle pour enfiler correctement le vêtement. Ils reprirent la route, Julian lui révélant qu’il n’était pas venu tout seul, mais avec Johanne.

Johanne, c’était la petite sœur de Julian. Kuroe ne l’avait jamais vu officiellement, mais elle savait qui elle était. Intérieurement, la brune souhaitait qu’elles s’entendent bien si jamais elles devaient se rencontrer. Néanmoins, Kuroe avait posé un regard intrigué ; autant de temps pour dire ça ? La brune était légèrement perplexe, y aurait-il des personnes qui seraient ici et qu’il aimerait éviter, ou autre – elle songeait ça en connaissance de cause. Les mains fourrées dans les poches de sa veste kaki, Julian se mit à siffler le premier taxi qui passait, Kuroe posant son violoncelle dans le coffre du taxi pour se fourrer à l’intérieur, sa chienne se mettant dans le peu d’espace qu’il y avait en dessous. S’attachant, Julian balançant la destination au chauffeur qui ferait mieux d’appuyer sur le champignon. Dormir sur un banc, une aventure peu alléchante.

Jambes croisées, Kuroe remettait ses lacets de cuir correctement et la chaine de sa godasse gauche correctement. Passant machinalement sa main dans ses mèches châtaines, elle laissa vagabonder son regard à la fenêtre, regardant les rues éclairées par les lumières oranges et blanches des réverbères. Ils quittèrent rapidement le centre-ville, et Kuroe détourna son regard vers celui de Julian qui la complimenta une énième fois… Suivie d’une remarque perverse très subtile. Malgré-elle, la petite Kuroe eut de légères rougeurs aux joues, une bouffée de chaleur lui montant au niveau du visage. Sa faute ou non, elle était encore vierge à dix-neuf ans. Ça lui faisait penser au personnage de Bones, elle avait été vierge jusqu’à vingt-deux ans… La petite Kuroe ne voulait pas vraiment que ça lui arrive quand même. Oh, hasardement, elle avait flirté avec quelques garçons, mais à chaque fois, ça ne perdurait que quatre à trois jours. Kuroe ne savait pas si c’était dû à sa personnalité ou autre, en tout cas, dans son domaine, ça n’avait jamais réussi. Elle allait mourir célibataire et vierge, une véritable sainte cette petite française.

« Ça, c'est sûr, tu n'as pas changé. »

Elle se racla la gorge avant de détourner son regard. Comme si elle allait le regarder dans les yeux avec cette remarque qui… Bref. Caressant le flanc de sa chienne, elle prit entre ses mains la gueule de la chienne, plantant ses iris pers dans ceux hivers du chien sibérien. Un véritable rêve de gamine, avoir un husky. Bon, elle avait eu un Shar Peï, mais c’était vraiment loin du chien des neiges. Elle avait eu un petit chien chinois, un début. Un chien con, qui pue, mais attachant. Ça y est, Kuroe voyait le bâtiment pour la première fois depuis qu’elle avait débarqué sur l’île. Et lorsque le taxi s’arrêta sec devant l’entrée, Kuroe crut qu’elle allait faire un vol plané. Attrapant par réflexe le siège d’en face en soupirant de soulagement, elle ouvrit la porte à son côté pour s’extirper de la voiture. La chienne descendit, lui explosant au passage la jambe, et attrapant ses deux gros sacs, elle partit vers le coffre pour attraper l’étui de son violoncelle qu’elle mit contre son dos, resserrant les lanières avec des gestes machinaux.

Les doigts entremêlés dans ses longues mèches cuivre, elle ne put s’empêcher de siffler en voyant la hauteur de l’académie. Ça lui rappelait l’école de graphisme qu’elle avait voulu faire quelques années tantôt. Rêve jamais atteint. Mais, ça lui fit songer également à House. Nanami et Aoko passèrent dans son esprit, et c’était la première fois qu’elle s’était mise à soupirer ainsi pour des amies. Où était Nanami, maintenant ? Et Aoko ? Faisant craquer ses doigts d’un coup, sans s’écrier gare, elle se mit à se diriger vers l’allée de fleurs de cerisiers rose, suivit d’un guitariste. Trop rose, tout ça… Elle préférait le saumon. Il lui semblait reconnaître quelques personnes au loin. Plissant ses yeux, elle crut voir une chanteuse qu’elle aimait bien avec le directeur… D’house ? Dante s’occupait de l’Académie ? Se grattant le crâne, la mine perplexe, elle regarda Julian, intriguée. C’était une blague ?